Le Système de riziculture intensif (SRI) est une innovation technique qui fait ses preuves dans la plaine rizicole de San avec un rendement de dix tonnes à l’hectare.
Les producteurs de l’Association des riziculteurs de la plaine aménagée de San-Ouest (Arpaso) ont fini par adopter cette méthode compte tenu de son caractère économique en terme de coût de production mais aussi de rendement à l’hectare (jusqu’à 10 tonnes).
La technique a été importée au Mali par une ONG dénommée « Africare » puis testée dans la zone de Tombouctou sur des petites surfaces. Et c’est fort de ces résultats que l’USAID a mis en place un programme à grande échelle dans quatre régions du Mali (Gao, Tombouctou, Mopti et Sikasso).
Le SRI est une combinaison des éléments de la relation sol-eau-plante de manière harmonieuse permettant à la plante d’exprimer son potentiel de production cachée par les pratiques inappropriées. Autrement dit, il s’agit de produire le riz avec très peu de semences, d’eau et d’engrais sur un sol riche en matière organique et bien aéré. Toutes choses qui favorisent l’accroissement, voire le doublement du rendement.
Une ONG allemande appuie également les producteurs de l’Arpaso depuis bientôt quatre ans à produire le SRI à travers le Programme d’appui au sous-secteur de l’irrigation de proximité (Passif). La pratique est bien appréciée et adoptée par les riziculteurs.
Selon Moctar Traoré, président l’Arpaso, les producteurs ont adopté le SRI. « Et sur les 2335,35 hectares que compte l’Arpaso, plus de 150 hectares sont du SRI ». « Nous adoptons cette pratique parce qu’elle est plus rentable. Elle ne demande pas assez de semences, d’eau et d’engrais et son rendement peu doubler celui de notre pratique conventionnelle ».
A l’en croire, il faut 80 à 100 kg de semences à l’hectare pour la pratique conventionnelle contre 8 kg pour le SRI. Pour le rendement, « il faut attendre 5 à 6 tonnes à l’hectare pour la pratique conventionnelle contre 10 tonnes pour le SRI. A cela s’ajoute une différence de 20 jours aux cycles de maturité ». Cependant, les producteurs de l’Office du Niger n’ont pas encore adopté la pratique malgré leurs grandes potentialités en matière de riziculture.
Selon Jiguiba Kouyaté, conseiller riz au Passif, son souhait est que tous les riziculteurs du Mali adoptent cette pratique qui a fait ses preuves dans le monde entier. Il a aussi attiré l’attention des décideurs politiques à vulgariser et à orienter les producteurs vers cette pratique innovante qui fera gagner au Mali le défi de l’autosuffisance alimentaire.
Zoumana Coulibaly