C’est un fait rare pour être souligner : les Touaregs algériens s’attaquent à la gouvernance de l’autorité centrale. Pour se faire entendre, ils décident de prendre la rue ce dimanche.
« Si aucune suite ne nous est donnée d’ici à dimanche prochain, Tamanrasset sera le théâtre d’une manifestation grandiose. Toutes les tribus targuies, jusque-là retenues d’investir la rue pour éviter d’en rajouter une couche aux soubresauts et spasmes de protestation qui secouent le pays, seront invitées à un grand rassemblement au chef-lieu de wilaya pour exprimer leur ras-le-bol et crier à tue-tête contre le déni de nos droits », aurait menacé l’Amenokal de l’Ahaggar, Ahmed Edaber, selon le quotidien Liberté.
Le chef targui reproche aux autorités publiques d’ »écarter les responsables de cette autorité traditionnelle de la gestion des affaires régionales et des événements officiels » abrités par la wilaya de Tamanrasset, rapporte Liberté.
Le chef religieux met en garde contre un soulèvement des populations locales pour protester contre la « politique d’exclusion appliquée à leur égard ». Les notables targuis réclament « plus d’égard et de considération » et fustigent leur « marginalisation » et « l’absence de programmes de développement dans cette wilaya de l’extrême sud qui regroupe cinquante nationalités, rappelle l’Amenokal.
Soixante dignitaires ont signé une plateforme, dont Liberté détient une copie, et dans laquelle les signataires énumèrent les principaux problèmes, parmi lesquels « le dossier des omis de l’état-civil, l’électrification rurale, le logement, l’impraticabilité des routes, les désagréments liés aux traditions bureaucratiques de l’administration locale, notamment concernant les conditions de délivrance des fiches et certificats de résidence et le manque d’approvisionnement des agriculteurs en carburant destiné aux véhicules de transport ainsi qu’à la mise en marche des moteurs d’irrigation ».
Similitude avec les pays du Sahel