Toute révision constitutionnelle doit continuer à être soumise à référendum (après adoption préalable par une majorité des deux tiers des députés). ‘’ Cette intervention est d’autant plus pertinente qu’elle attire l’attention du public sur la nouvelle disposition concernant l’adoption de la révision constitutionnelle. En effet, dans le texte en vigueur, la révision constitutionnelle n’était définitive qu’après avoir été approuvée par référendum.
Or, selon la réforme, hormis les cas concernant la durée ou la limitation du nombre de mandats du président de la République, le projet de révision n’est pas présenté au référendum lorsque le président de la république décide de le soumettre au parlement. Cette disposition est donc de nature à accorder au chef de l’Etat le pouvoir de modifier la constitution, comme il le souhaite. En effet, avec une majorité acquise à sa cause au parlement, le président de la République peut désormais se passer de la volonté populaire.
Or, nul n’ignore que la constitution est l’émanation de la volonté du peuple. Comme nous l’avait confié le constitutionnaliste Eloi Diarra, il ne serait pas sain de réviser la constitution sans passer par l’étape du référendum. Il faut dire qu’en adoptant l’article 112 portant sur la révision constitutionnelle réformée, les députés ont ouvert la voie à de graves risques de dérives constitutionnelles, qui, par ailleurs, ont déjà cours dans plusieurs Etats africains, à savoir : la manipulation de la constitution par le président de la République et ses alliés.
Baba Dembélé
Le Républicain 05/08/2011