Le nécessaire renforcement de la sécurité sur l’ensemble du territoire, pour permettre aux citoyennes et citoyens de vaquer librement à leurs occupations quotidiennes et être en mesure de participer pleinement aux prochaines élections est une des recommandations formulées par la Mission d’observation des élections au Mali (Modele Mali). C’était à la faveur d’une conférence de presse sur la Synthèse nationale de l’observation de la révision annuelle des listes électorales (RALE) qui s’est tenue samedi 14 janvier 2023 dans un hôtel huppé de la place.
Conformément à l’article 52 de la Loi n°2022-019 du 24 juin 2022, portant Loi électorale, les listes électorales font l’objet d’une révision annuelle du 1er octobre au 31 décembre de chaque année. C’est sur cette base que les élections sont faites suivant la liste révisée et arrêtée au 31 décembre. Pour parfaire ce processus et aboutir à l’élaboration d’un rapport de synthèse des informations recueillies sur l’ensemble du territoire, la Mission d’observation des élections au Mali (Modele_Mali) a déployé 75 observatrices et observateurs à long terme (OLT), pour observer la Révision Annuelle des Listes Électorales (RALE).
La mission a poursuivi l’observation de la Révision Annuelle des Listes Électorales (RALE) dans la majorité des communes des 49 Cercles et des 6 communes du district de Bamako. « Cette révision s’est effectuée en l’absence des Coordinations de l’Autorité Indépendante de Gestion des Élections (AIGE) au niveau de la région, du district, du cercle, de la commune, et en contradiction avec l’article 57, alinéa 2 de la Loi électorale qui prévoit que : « En année électorale, l’Autorité Indépendante de Gestion des Élections assure le suivi et la supervision des opérations de révision des listes électorales. » indique Dr Ibrahima Sangho, Chef de mission Modele Mali
Pour lui, de façon générale, la révision s’est déroulée malgré des difficultés liées à la transmission tardive des documents nécessaires dans certaines localités, notamment à Gourma Rharous lors du démarrage des activités ainsi qu’à l’insécurité ayant empêché l’opérationnalisation de plusieurs commissions administratives, notamment à Niafunké et à Gourma Rharous. Il ajoute à ce lot de défis, la faible affluence des citoyens lors de cette opération de révision des listes électorales. Une faible mobilisation qui s’explique, selon Dr Sangho par : l’insuffisance d’informations sur l’importance de ces opérations de révision ; de l’accès difficile à certaines communes pour des raisons de sécurité et d’inondations, entre autres.
Compte tenu de ces difficultés récurrentes, le chef de mission invite, l’administration tout comme les partis politiques et la société civile de réfléchir à des solutions idoines.
Listes révisées
Dans son intervention, il ressort que dans la région de Kayes, sur les 500 786 inscrits sur la liste DGE en 2022, il y a eu 10 368 radiations (dont 37 ,67 % de femmes), 1798 transferts (44,38% de femmes) et 14752 validations (40,67% de femmes).
A Koulikoro sur les 450 172 inscrits sur la liste DGE en 2022, il y a eu 4 942 radiations (dont 30% de femmes), 3 315 transferts (46% de femmes) et 15 743 validations (33% de femmes) ; ii) le nombre d’électeurs potentiels est passé de 450 172 à 348 607, soit une diminution de 23%.
A Sikasso, au niveau des 21 commissions observées il ressort : 1061 transferts dont 446 femmes soit 42,03% de femmes ; 1474 radiations dont 559 femmes soit 37,92% de femmes ; 10557 validations dont 4678 femmes soit 44,31% de femmes.
Dans la Venise du Mali en l’occurrence Mopti sur les 713 480 inscrits, il y a eu 3 649 radiations dont 1 153 femmes, soit 31,59 % de femmes et 2 039 transferts dont 926 femmes, soit 45,41 % de femmes.
Pour le cas de Tombouctou, Sangho confie que les tableaux récapitulatifs ont été dressés conformément à la loi. Mais qu’ils n’ont pas été affichés, ni portés à la connaissance du public sauf à Gourma Rharous. « Le non affichage des tableaux dans certaines localités est non conforme à l’article 63 alinéa 2 de la loi électorale qui stipule de « : 2- donner avis à la population de ce dépôt par affiches aux lieux habituels et faisant connaître que les réclamations seront reçues pendant un délai de vingt (20) jours » ajout-il. Toutes fois, les données cumulées des communes de Alafia, Tombouctou, Bourem Inaly, Diré et de Gourma Rharous font état de 68 823 électeurs/trices potentiels en 2023.
Pour le cas de KIDAL, le nombre d’inscrits se chiffre à 38 153, dont 22 125 hommes et 16 028 femmes. À la fin des opérations de la RALE, aucun nouveau majeur enregistré (0 %) ; trois (3) cas de transfert dont 100 % des hommes et 39 cas de radiation dont 72 % hommes et 28 % de femmes. Ce qui donne une liste avec moins d’électeurs en 2023, soit 38 111 inscrits.
Dans le district de Bamako, rive gauche, sur les 463 058 sur la liste DGE en 2022, il y a eu 347 radiations (dont 132 femmes soit 38% de femmes) et 555 transferts (dont 249 femmes soit 45% de femmes).
Et enfin pour le District de Bamako, en commune V : sur la liste de la DGE 2022, il y’a : 291 019 inscrits, 113 radiations dont 31 femmes, soit 27,43 % de femmes, 270 transferts dont 106 femmes, soit 39,25 % de femmes et 160 897 validations dont 7 483 femmes, soit 43,40 %. En Commune VI : sur 330 386 inscrits, il y a eu 343 radiations dont 114 femmes, soit 33,23 % de femmes, 313 transferts dont 135 femmes, soit 43,13 % de femmes et 06 validations dont 1 femme, soit 16,66 %.
La mission a mis à profit cette rencontre avec la presse pour formuler quelques recommandations à l’endroit : de l’Autorité Indépendante de Gestion des Élections (AIGE), du ministère de l’Administration territoriale et de la décentralisation et aux partis politiques. L’une de ces recommandations est le nécessaire renforcement de la sécurité sur l’ensemble du territoire, pour permettre aux citoyennes et citoyens de vaquer librement à leurs occupations quotidiennes et être en mesure de participer pleinement aux prochaines élections.
ABK