Toutefois, lorsque l’unité est commandée par un officier issu des personnels visés dans le chapitre III, point 5, son second proviendra des autres corps des forces armées ou de sécurité nationale et vice versa « .
Il faut bien que le Général Kafougouna finisse par dire au peuple malien que cette disposition consacre la ségrégation au sein de l’armée nationale.
En clair, lorsque » l’Unité « est commandée par un élément de la région de Kidal, son second doit venir d’une autre partie du Mali. Quid du mérite ? Quid de la valeur militaire ? Et, pour tout dire, ces « unités « vont disposer « d’une structure spécialisée chargée de l’action sociale au profit de leurs personnels ». Ces unités « sont tellement » spéciales « que le service social des armées ne doit pas avoir un œil sur leur prise en charge. Le texte ne rassure pas quant à la gestion qui va faite être de la restitution des armes.
Cette « opération de restitution des armes, des munitions et autres matériels enlevés se fera dans le lieu du cantonnement, à l’admission du personnel visé dans le chapitre III, points 4 et 5, et de manière simultanée avec la régularisation de la situation socioprofessionnelle du personnel cantonné », lit-on. La disposition est pleine d’engagements, mais ces engagements sont banalisés. Il est simplement dit que les armes et les munitions enlevées seront restituées dans le lieu de cantonnement. Mais, il y a plus. Il est dit qu’il va être question de la « gestion avec discernement des officiers, sous-officiers et hommes de rang qui ont quitté leurs unités d’origine pendant les événements du 23 mai 2006, en les intégrant si besoin dans les unités spéciales de sécurité en mettant à contribution la structure spécialisée visée plus haut pour faciliter la régularisation de leurs situations administratives, financières et de carrière, ainsi que leur participation aux opérations de maintien de la paix. » Quid du règlement de l’armée qui fait de la discipline son épine dorsale ? Et que d’engagements ! D’engagements ! Des engagements contraignants pour le Mali. Des engagements du genre « Mesures prioritaires » qui doivent se traduire par l’insertion de l’Accord dans le Journal Officiel, La prise de l’ Arrêté ministériel portant création du Comité de suivi après signature de l’accord, la « signature et remise au Comité de suivi, dès la publication de l’accord, de l’arrêté ministériel portant création de ce Comité », la « libération de toutes les personnes détenues à la suite des événements du 23 mai 2006 « , « l’ Installation, par le Comité de suivi, du groupe technique de sécurité qui sera chargé, selon les dispositions portant création du Comité de suivi « , » la promulgation de la loi prorogeant de dix (10) ans le régime préférentiel fiscal et incitatif défini par le Pacte national pour les régions du Nord du Mali » et l’ « Organisation du Forum de Kidal sur le développement dans les trois (03) mois suivant la signature de l’accord ». Le texte de l’Accord cache bien des choses. Il fait l’impasse sur les conditions de notre armée qui doit assumer une mission à laquelle elle n’est plus préparée. Le texte fait l’impasse sur l’état d’esprit des soldats qui ne sont pas à une première couleuvre avalée près depuis le déclenchement de la rébellion.
Que de sacrifice, cette troupe n’a-t-elle consenti, pour la préservation de la paix ? Ces braves soldats n’ont-ils pas accueilli en véritables frères d’armes leurs ennemis d’hier ? Ces mêmes ennemis intégrés n’ont-ils pas pris les armes contre la nation, sans coup férir ? Au nom de quel esprit de discernement doit-on obéir à un officier qui a déjà trahi la patrie et qui la trahira toujours ? Va-t-on pouvoir sanctionner un soldat à Kati ou Nioro pour manquement à la discipline quand, pendant le même temps, quelqu’un peut prendre son fusil, canarder ses compagnons d’arme ? Voici certains des points de malaise que les Généraux-Conférenciers n’abordent pas dans leurs communications….. »
A suivre
Youssouf SissokoS
Source:linfosept 04/07/2016.