L’humanité est entrée dans un âge où les destins des peuples sont en fait indissolublement liés : un nouveau monde dont l’avenir ne peut se dissocier de celui de l’Afrique.
Car l’Afrique, dont il ne faut jamais oublier qu’elle est le berceau de l’homme et de l’humanité, est dépositaire de trésors de sagesse et de culture, trésors qui permettent en réalité un autre regard sur la modernité. L’Afrique, on l’a dit, c’est une démographie exceptionnelle, richesse et défi à la fois. Ce sont d’immenses ressources naturelles, porteuses de développement, mais qui attisent, aussi, bien des convoitises. C’est un élan, grâce au dynamisme de ses peuples, mais ce sont également des handicaps hérités de l’histoire. Ce sont des crises, des blessures au flanc même du monde, dont la communauté internationale ne peut détourner les yeux car, aujourd’hui, les désordres régionaux ont souvent des répercussions planétaires.
L’Afrique et le monde sont en fait à la croisée des chemins. Avec cette question majeure : quelle place pour l’Afrique dans la mondialisation ? De deux choses l’une.
Soit la facilité du court terme et les autres égoïsmes l’emportent, et l’Afrique peut, une nouvelle fois, être mise au pillage, laissée pour compte de la prospérité, isolée dans ses difficultés. Ce serait un danger immense pour le monde entier.
Soit nous relevons le défi du développement et l’Afrique prendra toute sa place dans la mondialisation pour devenir un pôle de paix et de prospérité, ce qu’elle a vocation à être.
Nous sommes réunis parce que nous sommes convaincus que rien n’est joué. Que l’Afrique a tous les atouts et toutes les chances. Parce que, conscients des défis, nous savons aussi que tout est possible dans ce monde où il n’y a plus de situation acquise, où les cartes sont constamment rebattues.
Nous sommes réunis parce que la France aime l’Afrique, se sent liée à elle par les engagements de la fraternité, de l’histoire et, tout simplement, du cœur. Avec, pour ce qui me concerne, une double conviction : il n’y aura pas de mondialisation réussie sans une Afrique forte et confiante. Mais les efforts de l’Afrique seraient réduits à néant, si le monde ne l’épaulait pas dans sa marche vers l’avenir.
C’est pourquoi je suis particulièrement heureux de vous accueillir ici, à Cannes. Votre présence témoigne de la relation d’exception entre la France et l’Afrique. Elle me touche d’autant plus que j’ai tissé, de longue date, des liens personnels avec beaucoup d’entre vous et, vous le savez, j’aime et je respecte l’Afrique.
Lors de notre dernière rencontre, la jeunesse africaine avait exprimé ses attentes : le Président TOURÉ nous a dit les efforts faits pour y répondre, et la conférence de suivi de Bamako montre le succès de cette entreprise. D’autres avancées se préparent. Car c’est une Afrique nouvelle qui prend forme sous nos yeux avec l’ambition légitime de tenir toute sa place dans le monde d’aujourd’hui. Voilà à peine vingt ans, plus d’une dizaine de foyers de crise étaient allumés à travers le continent. Dans plusieurs Etats, minés par l’instabilité, l’ingérence étrangère défiait les souverainetés des peuples. Les efforts de médiation étaient balbutiants ».
A suivre…
Youssouf Sissoko
youssouf@journalinfosept.com
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