Nous avons démontré que notre économie n’a pas à être un jeu à somme nulle : l’année dernière, les revenus ont augmenté pour toutes les races, tous les groupes d’âge, pour les hommes et pour les femmes. Donc, si nous voulons être sérieux, nous devons respecter les lois contre la discrimination à l’embauche, pour le logement, pour l’éducation et dans le système pénal. C’est ce que notre Constitution exige. Mais les lois ne suffisent pas. Les esprits aussi doivent changer. Cela ne se fera pas du jour au lendemain. Il faudra des générations. Notre démocratie doit fonctionner comme elle le devrait dans une nation de plus en plus diversifiée, chacun d’entre nous doit s’efforcer de suivre les conseils d’un grand personnage de roman, Atticus Finch, qui disait : « Vous ne comprenez vraiment une personne que lorsque vous considérez les choses de son point de vue et que vous mettez dans sa peau. »
Nous devons donc être attentifs aux attentes des Noirs et des autres groupes minoritaires, aux réfugiés, aux immigrants, aux pauvres, aux transgenres… Mais aussi à l’ouvrier blanc de la classe populaire dont le monde a été bouleversé par les forces économiques. Nous devons faire attention et écouter. Pour les Américains blancs, cela signifie reconnaître que les effets de l’esclavage n’ont pas soudainement disparu dans les années 60 ; que lorsque les groupes minoritaires expriment leur mécontentement, ils ne se contentent pas de faire de la polémique et de la politique. Quand ces minorités protestent pacifiquement, elles ne demandent pas un traitement spécial, mais l’égalité de traitement promise par nos fondateurs.
Il faut se rappeler que les stéréotypes sur les immigrants d’aujourd’hui étaient presque mot pour mot ceux qui circulaient sur les Irlandais, les Italiens et les Polonais, qui, disait-on, allaient détruire le caractère fondamental de l’Amérique. L’Amérique n’a pas été affaiblie par la présence de ces nouveaux venus. Ces nouveaux venus ont embrassé les valeurs de cette nation, et elle en a été renforcée. Indépendamment de la position que nous occupons, nous devons tous faire des efforts. Nous devons tous considérer que chaque concitoyen aime ce pays tout autant que nous ; qu’il aime son travail et sa famille autant que nous.
Et que leurs enfants sont aussi dignes d’espoir que les nôtres. Ce n’est pas facile. Pour beaucoup d’entre nous, il est devenu plus sûr de se retirer dans nos propres bulles, que ce soit dans nos quartiers, dans les collèges, dans les lieux de culte ou surtout dans nos médias sociaux, entourés de gens qui nous ressemblent et partagent la même vision politique. Et ne contestent jamais nos hypothèses. Cela nous pousse à ne plus faire confiance à l’information vérifiée lorsqu’elle challenge nos convictions. Et cette tendance représente une troisième menace pour notre démocratie. La politique est une bataille d’idées. C’est ainsi que notre démocratie a été conçue. Mais sans une base commune de faits, vérifiés et incontestables, il est impossible de débattre sereinement. Et de trouver un compromis. Comment excuser les défaillances éthiques dans notre propre parti en attaquant l’autre camp ? Ce n’est pas seulement malhonnête. C’est suicidaire. La réalité triomphe toujours….. »
A suivre…
Youssouf Sissoko
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