Retour de Soumaïla Cissé : L’URD se renforcera-t-elle aux dépens de l’Adéma-Pasj

 

Les mandats des huit commissaires, dont celui du président de la Commission, sont arrivés à terme et doivent être renouvelés lors de la présente session extraordinaire de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) qui s’est tenue, hier, 30 mai à Lomé au Togo.

Faut-il rappeler que les dirigeants, qui avaient pris acte de l’expiration du mandat du président de la Commission, Soumaïla Cissé, avaient décidé lors du 15 ème sommet ordinaire de l’UEMOA, le 22 janvier dernier à Bamako (Mali), de le proroger jusqu’au sommet extraordinaire de Lomé.

Soumaïla Cissé, pendant son mandat à l’UEMOA, a côtoyé plusieurs chefs d’Etat de la sous région et a parfois traité d’égal à égal avec eux. Il a rencontré la plupart des partenaires techniques et financiers et chefs des institutions financières et bancaires. Ce poste à l’UEMOA lui a permis de prendre du recul par rapport au jeu politique national et au quotidien. De ce fait, il a rarement posé des actes sur lesquels on pouvait le juger négativement.

L’URD, ces temps derniers, s’est prononcé en faveur du RAVEC, entrant dans la mouvance de la plupart des partis et aussi pour une préparation efficiente des élections. Ce qui suppose qu’elle n’est pas loin de penser qu’il n’y a pas de temps pour les réformes que le président ATT entend entreprendre.

L’affaire du Fonds mondial est venue mettre de l’ordre dans les velléités de son principal challenger au sein du parti, Oumar Ibrahim Touré, 2ème vice président de l’URD, faisant, du coup, disparaître les petites frondes à l’intérieur du parti. Toutes choses qu’on pensait opposer au fait que l’Adéma-Pasj s’est engagée dans un processus difficile de désignation de candidat. Il est à craindre que le choix du candidat de l’Adéma ne se fasse sans grincements de dents et comme en 2002, que des candidatures dissidentes ne sortent de ces consultations. L’Adéma s’est prononcée pour des élections sur la base du fichier RACE, sans trop chercher à éclairer l’opinion sur son choix, ce qui ouvre la porte à toutes les supputations. L’Adéma-Pasj ne s’est pas clairement prononcée contre la révision constitutionnelle, là où tout le monde pense que le temps manque. Ajoutées à cela les petites déchirures, animosités et querelles de placements.

Il ne serait pas surprenant non plus que des ténors viennent troubler le jeu à l’intérieur de la ruche. L’ensemble de tout ceci pourrait être les éléments qui favoriseraient l’URD, aux dépens de l’Adéma qui semble  avoir réglé l’essentiel de ses problèmes internes et sa stratégie de positionnement.

Baba Dembélé

Le Républicain 31/05/2011