Au nombre de celles-ci, on peut citer l’organisation rapide d’une opération dénommée » flamme de la paix », c’est-à-dire que Ibrahim Ag Bahanga doit rendre toutes ses armes au cours d’une cérémonie officielle. L’ex-chef rebelle touareg doit également rester à Chibro, dans son village, jusqu’à nouvel ordre. En acceptant de réintégrer le processus de paix scellé grâce à la médiation algérienne, l’enfant terrible de Chibro a certainement décidé d’enterrer in fine la hache de guerre. Si tel est le cas, cela ne peut que constituer un bon signe pour la paix au pays de Amadou Toumani Touré affectueusement appelé ATT. En tout cas, le retour au bercail de l’homme qui, il y a 3 ans de cela, posait des mines, attaquait les positions de l’armée régulière et prenait des militaires maliens en otage, pourrait contribuer à la pacification de la bande sahelo-saharienne. Cette partie que l’on pourrait qualifier de no man’s land et qui a longtemps abrité les démons de la violence.
A vrai dire, le retour de Ibrahim Ag Bahanga peut être profitable aux autorités maliennes. Si les accords et les conditions de retour sont bien acceptés et respectés de part et d’autre, le Mali pourrait tourner définitivement la page des rébellions sur son territoire. Car c’est une lapalissade de dire que Ibrahim Ag Bahanga, avant son exil au pays de Mouammar Khadafi, constituait l’un des cerveaux de la rébellion malienne. Même étant à l’étranger, il représentait, d’une certaine manière, une menace sérieuse pour les autorités maliennes.
Dans tous les cas, si l’ex-chef rebelle a accepté de regagner discrètement son pays comme il en était parti, c’est qu’il se sent affaibli ou animé de sentiments sincères même si l’on ne peut jurer de rien. N’empêche, le président Amadou Toumani Touré qui a toujours prôné la paix, peut se réjouir de ce retour pacifique de Ibrahim Ag Bahanga.
Il ne serait pas insensé non plus de dire que les autorités maliennes pourraient s’offrir les services de cet homme dans le cadre de la lutte contre AQMI (Al-Qaïda au Maghreb islamique) qui sévit dangereusement au nord du Mali. Une localité que Ibrahim Ag Bahanga connaît parfaitement comme la paume de sa main, puisqu’il y est né. Drapé d’un manteau de pacificateur au nord, il pourrait réussir là où certains ont échoué.
C’est dire donc que les autorités maliennes pourraient bien responsabiliser Ibrahim Ag Bahanga dans la lutte contre la nébuleuse terroriste. N’est-ce pas, d’ailleurs, ce qu’elles ont fait en nommant par exemple l’ex-rebelle touareg Moussa Bah comme patron des unités spéciales chargées d’assurer la sécurité dans une partie de la zone désertique du Mali ? En attendant que les autorités maliennes décident de la contribution que pourrait apporter l’ex-chef rebelle, l’on peut déjà saluer la détermination du président ATT de pacifier son pays avant de quitter les affaires.
Avec le Pays 17/01/2011