Suite à la chute du régime d’Ibrahim Boubacar Keïta et grâce à la pression de la communauté internationale, une transition de 18 mois a été décidée, avec une exigence de respect scrupuleux de sa durée.
L’ancien ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, le Lieutenant-colonel Abdoulaye Maïga avait dévoilé le jeudi, 15 avril 2021, le calendrier électoral selon lequel les élections auront lieu le 27 février 2022.
Les seconds tours, le cas échéant, sont prévus respectivement les 13 et 20 mars 2022.
Pourront-elles être tenues et être crédibles selon le calendrier indiqué ?
Difficile d’être affirmatif, mais le moins qu’on puisse dire, c’est que premier scénario ne prévoyait pas un autre coup d’État.
Même s’il subsistait des doutes chez beaucoup d’acteurs politiques sur le respect de ce calendrier, la Transition dirigée par Bah N’Daw, sous la pression de la communauté internationale avait déjà beaucoup planifié.
C’est ainsi qu’elle avait dévoilé le jeudi, 15 avril 2021, à travers l’ancien ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, le Lieutenant-colonel Abdoulaye Maïga le calendrier pour les élections. Selon ce calendrier, l’élection couplée du président de la République et des députés à l’Assemblée nationale aura lieu le 27 février 2022.
Les seconds tours, le cas échéant, sont prévus respectivement les 13 et 20 mars 2022.
Ces dates, informait à l’époque le Lieutenant-colonel Abdoulaye Maïga, ministre de l’Administration territoriale, s’inscrivent dans le cadre du respect strict de la durée de la transition et que « La totalité de ces élections coûtera à l’État malien 96 milliards de F CFA.
Il est proposé de tenir ces scrutins concomitamment afin d’éviter de convoquer les électeurs de façon répétitive, source d’épuisement et par conséquent, de baisse du taux de participation ».
Par ailleurs, un scrutin référendaire est prévu le 31 octobre 2021.
Une date qui, selon le gouvernement, tiendra compte du temps nécessaire aux consultations pour l’élaboration du projet de Constitution, à son examen au conseil des ministres et à son adoption par le Conseil National de la Transition (CNT).
La date du 26 décembre 2021 était annoncée pour les élections des conseillers des collectivités (communes, cercles et régions).
Certains hommes politiques avaient jugé irréaliste ce calendrier. Parmi ceux-ci l’actuel premier Choguel Maïga du M5-RFP.
Pas de prolongation, selon les partenaires
La communauté internationale avait mis la pression pour que ce calendrier puisse être rendu public.
Mieux, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’Autorité de la CEDEAO, les chefs d’État et de gouvernement lors du sommet extraordinaire sur la situation politique au Mali tenu le 30 mai 2021, à Accra, au Ghana, ont réaffirmé la nécessité de respecter la période de transition de 18 mois décidée à Accra.
Dans ce contexte, déclaraient-ils, la date du 27 février 2022 déjà annoncée pour l’élection présidentielle doit être absolument maintenue et un mécanisme de suivi sera mis en place à cet effet.
En plus, les chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO ont réitéré les décisions antérieures selon lesquelles, le chef de la transition, le vice-président et le premier ministre de la transition ne devraient en aucun cas être candidats à la prochaine élection présidentielle.
Cette position de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) est soutenue par la France et l’union européenne et les États-Unis.
Dans une déclaration, Jean Yves Le Drian affirme que la France partage la priorité absolue accordée par la CEDEAO à l’organisation de l’élection présidentielle au 27 février 2022.
Aussi, ajoute-t-il, la France appuie la mise en place par la CEDEAO d’un mécanisme de suivi du respect de la période de transition.
Si ce calendrier indiqué doit être respecté, quels moyens dispose le Mali pour y parvenir ?
La tenue des élections passe par le redéploiement de l’administration sur le territoire et le maintien de la sécurité gravement atteinte.
En tout cas, la communauté internationale ne veut pas entendre de prolongation de la transition.
Pour preuve, les réactions face à la déclaration faite par Youssouf Coulibaly, le conseiller juridique du Président de la transition, le colonel Assimi Goïta, selon lequel « Les 9 mois ne sont pas suffisants pour parvenir à organiser des élections stables, crédibles et transparentes » en disent long.
Zié Coulibaly
Source : Plume Libre