L’on s’achemine véritablement vers l’épilogue du feuilleton juridico-syndical dans lequel le Conseil National du Patronat du Mali, CNPM était embourbé depuis plus de seize mois. Le Bureau de l’Administration provisoire mis en place par les groupements patronaux et les Conseils patronaux des régions est à pied d’œuvre depuis son installation pour redonner confiance aux patrons du Mali en général et aux protagonistes du conflit qui mine le secteur privé. Présidé par le doyen Soya Golfa qui a comme vice-président Boubacar H Diallo le Bureau de l’administration provisoire se fondant sur la décision de la justice qui a annulé les deux Assemblées Générales et ayant à, l’esprit que seul le consensus et une compétition démocratique pourraient permettre au CNPM de sortir de cette crise, s’est assigné comme missions principales de rassembler tous les acteurs du secteur privé, de promouvoir le consensus, de toiletter les textes, qui sont à la base du conflit et de doter enfin le CNPM d’un bureau légitime et légal au grand bonheur du secteur privé et du Mali tout entier. Le Bureau de l’Administration provisoire ne mérite-t-il pas d’être soutenu ? Doit-on douter de sa moralité alors que ses premiers responsables disent n’être ni candidat encore moins figuré dans une quelconque liste ?
Conscients de la fragilité du pays, qui traverse l’un des moments les plus difficiles de son existence et pour ne pas en rajouter à la crise, les groupements patronaux et les Conseils patronaux des régions ont pris leur responsabilité face à l’histoire et au peuple malien en mettant en place un bureau provisoire pour juguler la crise au sein du CNPM. Ce bureau de l’Administration provisoire est présidé par le doyen Soya Golfa qui a comme vice-président Boubacar H Diallo de l’OPECOM. Dès sa mise en place, le bureau s’est attelé à ses principales missions que sont un lobby à l’endroit des organisations patronales membres du CNPM qui étaient encore réticentes. Ce lobby semble porter ses fruits avec l’adhésion de plusieurs organisations à cette noble cause, ensuite le bureau provisoire compte persuader les deux camps de sa neutralité et de son souci de voir enfin sortir le CNPM de cette crise qui n’a que trop perduré. C’est pourquoi les deux premiers responsables, à savoir le Président Soya Golfa et Boubacar H Diallo ont affirmé sans détour qu’ils ne seront pas candidats et qu’ils ne figureront plus sur aucune liste en compétition et que leur souci majeur est de voir le Patronat du Mali sortir de la crise et renouer avec son lustre d’antan. Ils ne sont pas les seuls à s’engager dans ce noble combat pour redorer le blason du secteur privé, Il y a également Dr Cheick Oumar Sissoko de l’ORIAM, Issa Sidibé des Mines, Mme Cissé Fatimata Kouyaté de l’AMAVT, Souleymane Koné du Patronat de Sikasso, la liste est loin d’être exhaustive, ces hommes et femme ont aujourd’hui le souci du devenir du secteur privé c’est pourquoi ils se sont engagés pour sortir le CNPM de l’ornière.
S’agissant des autres missions du bureau elles consisteraient à non seulement relire les textes du CNPM, source de tous les conflits et de dysfonctionnements de la structure, mais aussi et surtout organiser une Assemblée générale inclusive et dans la plus grande transparence afin de doter le CNPM d’un bureau légitime et légal. Le bureau de l’administration provisoire s’est engagé à accomplir ces missions dans une durée de 6 mois. Mamadou Sinsy Coulibaly, le Président sortant du CNPM et Diadié dit Amadou Sankaré son rival et le Président autoproclamé du CNPM sont interpellés pour qu’ils accompagnent cette dynamique. Pas seulement les deux têtes de proue, mais aussi et surtout leurs partisans doivent s’inscrire dans cette logique pour une sortie heureuse de la crise au sein du CNPM.
Youssouf Sissoko / L’Alternance