L’idée de la mise en place de cette coalition est venue du forum organisé par le Parti pour la renaissance nationale (Parena) sur la question du nord-Mali, le jeudi 17 mai 2012 à l’hôtel Nord-Sud. Cette assemblée générale constituante était présidée par Mohamed Mohamoud El Oumrani, président de la communauté arabe, en présence de Tièbilé Dramé, président du Parena, de Ousmane Issoufi Maïga, ancien premier ministre, et de nombreuses personnalités de toutes tendances confondues.
La cérémonie qui a débuté par des prières a également pris fin par les prières des leaders religieux (musulmans et chrétiens). Mohamed Mohamoud El Oumrani, président de la communauté arabe a souhaité la bienvenue à tout le monde, plus particulièrement aux leaders religieux pour leurs rôles dans les actions humanitaires. El Oumrani a demandé aux gouvernants d’être à la hauteur de leurs responsabilités car en huit mois de crise, le pays n’a pas encore pris ni le chemin de la guerre ni le chemin de la paix. Dès l’entame des travaux, il a rappelé à la commission d’investiture mise en place de proposer à cet effet un bureau provisoire à cette Assemblée générale constitutive de la Coalition pour le Mali.
Pour Oumrani, la présente Coalition ne se substituera pas à l’autorité nationale mais aura pour mission de rappeler aux pouvoirs publics d’agir rapidement. Elle travaillera à dégager des pistes de solution qui seront mises à la disposition des pouvoirs publics. Le privilège de lire la note de synthèse de l’atelier organisé par le Parena le 17 mai dernier sur la situation au nord et les pistes de solutions est revenu à Mme Djitèye. A cet atelier qui a inspiré et recommandé la création de la Coalition, plus de 200 personnes avaient pris une part active aux discussions organisées autour des thèmes suivants : « Analyse critique des accords de Paix », « Que faire face aux revendications du MNLA et de Ansar Eddine ? »,
« La contribution de la communauté internationale à la résolution des crises au Nord-Mali ». A l’issue de débats nourris, les participants à l’atelier avaient souhaité que des concertations et un dialogue plus larges à l’échelle nationale soient organisés pour associer le maximum de forces vives au débat sur les pistes de solutions de sortie de crise. Ils ont recommandé la nécessaire implication des représentants de toutes les communautés locales dans les processus de négociation. Pour la création de cette Coalition pour le Mali, appel a été fait au Collectif des Elus du Nord, au Collectif des Ressortissants du Nord (COREN), les associations des ressortissants des sept cercles du Sahel Occidental, la Coordination des communautés arabes du Mali, des partis politiques et regroupements politiques, des intellectuels et de personnalités indépendantes.
Elle est ouverte à toute association, tout syndicat, tout parti politique, tout regroupement, toute personnalité désireux d’apporter sa contribution à la résolution de la crise du Nord. La création de la Coalition pour le Mali, a donné l’occasion à diverses interventions qui ont mis l’accent sur l’impératif de la résolution de la crise au nord du Mali. Selon Tièbilé Dramé, président du Parena, la gestion de la crise au nord du Mali nécessite la conjugaison des efforts de tous, car le septentrion malien est le dénominateur commun et constitue une question nationale. Il a souhaité la fin de la crise politique et institutionnelle afin que la Coalition pour le Mali puisse convenablement travailler avec les pouvoirs publics. Il y’a une lueur d’espoir, a dit Tièbilé Dramé. Makanfin Konaté, journaliste indépendant a fait savoir qu’il y’a une désinformation sur la crise au nord, car selon lui, le nord-Mali n’est pas occupé mais abandonné par l’Etat malien.
Pour Mariam Djibrilla Maiga, présidente de la coalition nationale de la société civile pour la paix et la lutte contre la prolifération des armes (Conascipal), une analyse sérieuse pour la libération du nord-Mali, ainsi qu’une définition du rôle et la place de la femme est souhaitable afin qu’il n’y ait plus de rébellion au Mali. Quant à Mr Sarr, représentant des anciens diplomates du Mali, il a fait savoir que la guerre de communication est très importante. « Négocier, c’est bien mais négocier en position de force et de fermeté. L’armée doit être mise en confiance », a-t-il martelé. Selon lui la communication doit être portée au-delà de nos frontières, en Europe et partout dans le monde pour informer sur ce qui se passe et cela de façon permanente.
Mme Sidibé Aminata Diallo, ancienne ministre du Mali, a indiqué que la population du sud doit aussi prendre sa responsabilité dans le problème du nord car c’est une question nationale. Félicitant le président Tiebilé Dramé, elle a déploré le fait que de telles initiatives concernant la crise au nord, ne se soient jamais exprimées avant celle du Parena. Elle a souhaité des propositions périodiques du gouvernement. Dantouma Goïta, représentant du Synacodem et membre de la Coordination patriotique pour le Mali (Copam) a indiqué que le problème dans le septentrion malien est une cause nationale peu importe d’où vient l’initiative pourvu qu’elle soit bonne, elle doit avoir l’adhésion de tous.
Prenant l’exemple sur une initiative antérieure du Parena, qui a été critiquée et dont la mise en œuvre des recommandations aurait pu nous épargner du gouffre dans lequel tout le monde se cherche aujourd’hui. Le bureau provisoire de la Coalition pour le Mali proposé par la commission d’investiture a été lu par le Dr Akory Ag Iknane, rapporteur de cette commission.
Il s’agit d’un bureau de 47 membres présidé par Gabouné Keïta. Tièbilé Dramé en est le premier vice-président et Mohamed Mohamoud El Oumrani, le deuxième vice-président. A coté de ce bureau, il y’a un collège composé des leaders religieux avec des figures comme Imam Mahmoud Dicko, Monseigneur Jean Zerbo, Chérif El Madani Haïdara, El Hadj Sidi Konaké. Il comprend également tous les anciens premiers ministres du Mali qui seront des viviers pour la médiation. A noter que dans ce bureau figurent des journalistes dont Adam Thiam du Républicain et Alpha Maïga de l’Ortm.
Le Bureau de quarante sept membres a été adopté par l’assemblée générale par acclamation. Après avoir regagné le présidium, le tout nouveau président de la Coalition, Gabouné Keïta a remercié tous pour le déplacement et pour le choix porté sur sa modeste personne. Il a signalé que ce bureau provisoire est ouvert à toutes les forces vives de la nation. Le président de la Coalition a indiqué qu’il ne fait pas de la politique mais œuvre dans les actions du développement. « Faisons en sorte que nous nous développions car c’est dans la pauvreté et dans le sous développement que les problèmes jaillissent », a-t-il dit. Le président de la Coalition a demandé l’assistance et la bénédiction des religieux pour la reconquête de l’unité nationale.
Aguibou Sogodogo / Boukary Daou
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Président Gabouné KEITA
1er Vice Président Tieblen DRAME
2ème Vice Président Mohamed Mahmoud El OUMRAY
3ème Vice Président Boubeye MAIGA
4ème Vice Président Younouss Hameye DICKO
5ème Vice Président Abdou Abdoulaye SIDIBE
6ème Vice Président Baye AG MOHAMED
7ème Vice Président Akory AG IKNANE
8ème Vice Président Mme SIDIBE Aminata DIALLO
9ème Vice Président El Hadj Sidi KONAKE
10ème Vice Président Mme Seck Oumou SALL
11ème Vice Président Aîcha Belco MAIGA
12ème Vice Président Ibrahim AG IDBALTANATE
Sécretaire Général Moussa Doudou HAIDARA
Secretaire general Adjoint Mme DEMBELE Oulématou SOW
1er Secretaire aux relations extérieures Baba Mahamane HAIDARA
2è Sec aux relations extérieures Soueïdy Mohamed Adiawiakoye
3è Sec aux relations exterieures Mahamane Lamine TOURE
Secretaire Administratif Mohamed Ould Mohamed FALL
Sec Administratif Adjoint Daouda MAIGA
Secretaire chargé de l’action humanitaire Hominy Belco MAIGA
1er Sec chargé de l’action humanitaire Nana Aiché CISSE
2ème Secretaire àl’action humanitaire Dr Mariam Djibrilla MAIGA
3ème Sec à l’action humanitaire Abdourahmane TOURE
4ème Sec àl’action humanitaire Mme SIMPARA Assitan KEITA
Secretaire à la communication, porte parole Modibo KADJOKE
Secretaire à la communication Adjoint Adam THIAM Alpha MAIGA
Secretaire aux finances Sadou DIALLO
1er Secretaire aux finances Amadou KOITA
2è Sec aux finances Ramatou KEITA
Secretaire à l’Organisation et mobilisation Adan DJITEYE
1er Sec à l’Organisation et mobilisation Maouloud Ben KATRA
2ème sec à l’Organisation et mobilisation Mme SANOGO Assitan SOUMARE
3ème Sec à l’Organisation et mobilisation Cheick Oumar SACKO
4ème sec à l’Organisation et mobilisation Hamadoun Abba
5ème sec à l’Organisation et mobilisation Aminata FAYE
6ème sec à l’Organisation et mobilisation Abdourahmane WANGARA
Commissaire aux comptes Hama Abba CISSE
1er Commissaire aux comptes Adjoint Dr DIALLO DEIDA KATRA
2ème Commissaire aux comptes Adjoint Mme N’DIAYE Hawa TESSOUGUE
Sec chargé des questions institutionnelles Ousmane SY
1er Sec Adjoint aux questions institutionnelles Seydou TRAORE
2è Sec Adjoint aux questions institutionnelles Zeïdane AG SIDALAMINE
3è Sec Adjoint aux questions institutionnelles Karim DEMBELE
4è Sec Adjoint aux questions institutionnelles Me Yassine FAYE
5è Sec Adjoint aux questions institutionnelles Mamadou BAGAYOGO
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Gabouné Keïta, président de la Coalition pour le Mali / « La vision de la coalition pour le Mali est la paix et l’unité du Mali »
En marge de la cérémonie de l’assemblée constitutive de la Coalition pour le Mali à la maison des aînées de Bamako, Gabouné Keïta, président de la Coalition pour le Mali s’est confié au Républicain sur les urgences de l’heure.
Disons que pour le moment, je vais réunir les membres du bureau et nous allons échanger sur les taches lourdes qui nous attendent. La vision de la Coalition pour le Mali est claire, c’est la paix et l’unité du Mali. C’est le symbole que nous poursuivons pour atteindre les objectifs. Ce que nous attendons de tous ceux qui étaient dans cette salle et de ceux qui n’ont pas pu faire le déplacement, c’est l’assistance, l’accompagnement, c’est de donner le meilleur d’eux-mêmes. Cela n’est pas au dessus de nos moyens. Dès qu’on parle du Mali, il n’y a que Dieu et le ciel. Les moyens, c’est nous mêmes et l’objectif que nous visons est de faire en sorte que nous retrouvions la paix et l’unité du pays.
Et ça je suis très clair, je ne suis pas dans un parti politique, je n’ai jamais milité dans un parti depuis l’avènement de la démocratie au Mali. Je milite pour le Mali et je donnerai tout pour le Mali. Ce qui est important a mon sens, est que nous sachions que seuls la paix, le développement peuvent nous amener a bon port. Et Pour cela cette Coalition pour le Mali ne se substituera jamais au service public au gouvernement, mais plutôt d’accompagner les structures étatiques.
Aguibou Sogodogo / Boukary Daou
Le Républicain Mali 28/05/2012