La demande croissante de logement et la forte concentration dans les résidences ont occasionné une pléthore dans les chambres où les étudiants s’entassent par dizaines, vingtaines ou trentaines. Dans une chambre prévue seulement pour quatre étudiants, on y dénombre dix-sept à dix-huit étudiants vivant dans des conditions d’insécurité et de manque d’hygiène indescriptibles. La présence dans les résidences d’un grand nombre de non étudiants (loubards, brigands, badauds…) est également source d’insécurité.
Un tableau bien sombre
Cette impression résulte d’un ensemble de données cumulées comparable à une bombonne de gaz prête à exploser à la moindre imprudence. Ces données se rapportent, entre autres, à la vétusté des bâtiments, la promiscuité de vie des locataires, l’écoulement incessant des eaux usées et des eaux de robinet, signe de la dégradation des installations de tuyauterie, les branchements électriques anarchiques. A ce tableau sombre s’ajoutent la circulation et la prolifération des armes à feu et des armes blanches (dont certains n’hésitent pas à faire usage à la moindre contestation ou opposition) et la précarité qui expose les étudiantes à une vie de débauche. Toutes choses qui justifient la mise en place, par le département de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, d’une Commission de réflexion et de lutte contre la violence et l’insécurité dans l’espace universitaire. Les travaux de ladite Commission ont abouti à l’élaboration d’un document intitulé « Plan d’action de lutte contre la violence et l’insécurité dans l’espace universitaire ».
Des actions et mesures du département
Parmi les actions et mesures entreprises par le ministère de tutelle, on peut noter des instructions fermes données à tous les responsables des structures pour une application immédiate et rigoureuses des règlements intérieurs dans les établissements. Il s’agit par ailleurs de sécuriser l’enceinte universitaire par la clôture des espaces vides et la fermeture des brèches ouvertes dans les murs (en cours) ; de sécuriser aussi les portes d’entrée et de sortie à travers la réhabilitation des portails (en cours) ; de construire et installer des postes de surveillance au niveau de chaque porte d’entrée et de sortie (en cours) ; de mener des campagnes de sensibilisation médiatique en direction des étudiants, à travers tous les canaux de communication.
Il s’agit enfin de rappeler constamment aux étudiants l’interdiction formelle du port de toute arme dans l’espace universitaire, et que les contrevenants s’exposeront à des sanctions disciplinaires et pénales qui iront de l’exclusion à la peine privative de liberté ; de nettoyer les campus, curer les caniveaux et enlever régulièrement les ordures ; de démarrer immédiatement les activités sportives et culturelles pour le lancement de la saison sportive ; et d’inaugurer les installations le jour du lancement du cross country.
Concernant les actions et mesures à court terme, il s’agira de prévoir des postes de police en dehors des enceintes ou espaces universitaires ; de diminuer les pressions humaines dans les dortoirs e, envisageant d’autres alternatives de logement privé encadré par le Centre national des œuvres universitaires (CNOU) ; de la gestion effective des cités universitaires par le CNOU ; de rénover les campus pédagogiques et sociaux ; d’identifier et construire un dépôt de transit pour les ordures ménagères ; de mettre en place un système expérimental de traitement des eaux usées ; et d’expulser des cités universitaires des résidants non habilités à y loger (loubards et autres usagers non autorisés).
Il s’agira enfin d’exiger le port de cartes d’étudiant ou de badges dans les cités et enceintes universitaires ; d’accélérer projet de construction de campus et cités universitaires (Kabala, Kati et Ségou) ; d’accélérer l’implantation des pôles universitaires régionaux ; d’élaborer une stratégie de pet de règlement des conflits ; de créer un service autonome de sécurité universitaire ; de délimiter, de borner et affecter des titres de propriétés universitaires ; d’instituer des journées citoyennes dans toutes le structures de formation ; et de réfléchir à un dispositif pour la mise en œuvre d’un système de restauration universitaire à coût modéré.
Toutes cas actions et mesures seront soutenues par un plan vivace de communication et de sensibilisation en direction de tous les acteurs, partenaires et société civile. Cependant la réussite de ce vaste programme de lutte contre l’insécurité, l’insalubrité et la violence dans l’espace scolaire et universitaire requiert non seulement l’accompagnement des plus hautes autorités, mais aussi un suivi rigoureux et continu, seul gage de sa durabilité, voire sa pérennité.
Oumar Diawara « Le Viator »
Le Coq 01/07/2011