Contexte historique
C’est suite à l’atelier du 06 août 2012 au centre Aoua Keïta, que les leaders communautaires et femmes du « réseau des femmes élues et leaders » des régions de Tombouctou, Gao et Kidal ont passé en revue les situations suivantes : l’occupation territoriale de nos régions par des mouvements indépendantistes et djihadistes dénommés respectivement MNLA, Ançardine, MUJAO et AQMI depuis le 17 Janvier 2012, les attaques armées accompagnées d’exactions commises sur les personnes physiques et leurs biens matériels et immatériels (menaces, braquages, vols, intimidations, enlèvements) au motif d’application de la « charia » dont les régions du nord font l’objet, les actes de sévices corporels sur les femmes (viols, mariages forcés, amputations de membres, flagellations, lapidations et exécutions) perpétrés par ces mouvements.
Revendication des libertés fondamentales
En effet, l’engagement des femmes élues du NORD, s’inscrit dans la logique des droits de l’homme afin que les plus hautes autorités prennent des dispositions nécessaires pour faire échec à la furie destructrice des fanatiques. Il urge donc à l’Etat d’assumer toutes ses responsabilités devant ce cri de cœur des femmes avant qu’il ne soit trop tard.
« Nous sommes engagées à dénoncer tous les actes de violation des droits humains dont nos populations sont victimes et particulièrement les violences faites aux femmes. Ainsi, nous invitons le gouvernement, les responsables politiques et leaders religieux à prendre en compte ce cri de cœur au regard de la Déclaration Universelle des Droits Humains », a laissé entendre Mme Samaké.Avant de marteler ex cathedra devant une foule visiblement émue : « nous réclamons justice, reconnaissance et respect des libertés fondamentales et l’observation de la laïcité de la République du Mali ».
Il faut noter que cette rencontre des femmes venues des trois régions nord du Mali, a permis de définir des stratégies d’identification et de collecte d’information et de témoignages sur les cas de violence pour trouver des pistes de dénonciation qui seront explorées.
Mountaga Diakite
L’Agora 08/10/2012