«Presque 90% des demandeurs d’asile originaires de l’Afrique de l’Ouest hébergés par le canton s’adonnent au trafic de cocaïne.» Le chiffre est édifiant, mais officiel. Le Ministère public et la police neuchâteloise l’ont lancé mercredi en présentant les résultats de leur opération antideal menée durant le mois de mai (lire encadré).
La mainmise des Nigérians sur le marché
«La grande majorité des personnes interpellées sont des Nigérians», a expliqué le procureur Nicolas Feuz. Un rapide calcul par rapport à cette population de requérants, et le constat est sans appel. «Qu’on arrête de nous dire que seule une petite partie des requérants ouest-africains pose problème et fait de l’ombre aux autres, c’est tout simplement faux», martèle-t-il.
Des solutions restent à trouver
Jean-Nathanaël Karakash reconnaît l’ampleur du problème. Mais le chef du Département de l’économie, dont dépend l’asile, ne s’alarme pas pour autant. «Nous devons multiplier les efforts, surtout les contrôles dans les centres d’accueil. Mais très complexe, la problématique dépasse le cadre de nos compétences. Et les places dans les prisons sont rares.»
Bilan positif pour l’opération «Promess»
«Nos efforts ont payé», s’est félicité le procureur Nicolas Feuz. Près de 150 gr de cocaïne et 11 839 fr. ont été saisis. L’opération «Promess» visait à déstabiliser les trafiquants, qui étaient passés à l’offensive depuis une année. «Leur présence a bien diminué», s’est félicité Pascal Luthi, commandant de la police neuchâteloise. Beaucoup sont partis, et 56 autres ont été condamnés à de la prison ferme pour une durée d’un à six mois. D’autres actions du même type seront menées ponctuellement.
par Francesco Brienza – En marge d’un coup de filet dans le milieu de la drogue, les forces de l’ordre neuchâteloises dénoncent une réalité politiquement explosive.
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