Le CSDM demande le report des législatives afin de permettre aux Maliens de l’étranger d’avoir leurs députés lors de la prochaine mandature.Ils sont plus de 4 millions, ces Maliens établis à l’extérieur et contribuent à hauteur de 14%
au PIB national du pays. Ils demandent 10% des sièges de députés à l’Assemblée Nationale
pour les prochaines élections législatives que le gouvernement veut organiser en octobre
et décembre prochains. Ce qui n’est pas possible en l’état actuel des textes, d’où la
demande du CSDM du report de ces législatives, pour une année, afin de réviser la
Constitution et prendre en compte leur doléances. Cette situation a été expliquée aux
hommes de médias, par les responsables du Conseil Supérieur de la Diaspora (CSDM) lors
d’un point de presse tenu le mardi 4 septembre 2018 au siège de l’organisation dirigée par
M. Chérif Mohamed Haïdara. Le Conseil des ministres du 28 aout dernier a convoqué le collège électoral pour les élections législatives, le 28 octobre pour le premier tour et le 18 novembre 2018 pour le second tour.
Au CSDM, cette nouvelle a été accueillie « avec grande amertume et tristesse » ; car ne
prenant pas en compte l’une de leurs préoccupations phares depuis l’avènement de la
démocratie au Mali. Il s’agit de la représentation des Maliens établis à l’étranger dans les
Institutions de la République, notamment l’Assemblée Nationale. En effet, à l’avènement de
la démocratie en 1991, les inspirateurs de la Loi fondamentale avaient prévu l’élection des
députés des Maliens établis à l’étranger. Leur proposition portait sur 10% de l’effectif des
députés. Mais depuis cette date, de mandature à mandature, cette attente forte de la
Diaspora a été renvoyée. Aussi, selon la déclaration lue par M. Mamadou Farka Maïga,
secrétaire administratif du CSDM, depuis sa création, son organisation « n’a ménagé aucun
effort pour placer cette importante revendication au cœur de ses activités. Car, pour les
responsables du CSDM, «la Diaspora, en tant que partie de la population malienne établie à
l’extérieur ne peut et ne doit échapper à la souveraineté national du pays ». Ainsi, les
responsables du CSDM, regrettent qu’il soit envisagé les prochaines élections législatives
sans prendre en compte les 4 millions de Maliens établis à l’Extérieur. Il est admis que le
quart de la population malienne est établi à l’Extérieur avec une contribution au
développement économique et sociale estimée à 14,5% du PIB national. Au-delà, les Maliens vivants à l’Étranger, de par leurs expériences acquises en matière politique et autres,peuvent être un facteur de consolidation de la démocratie dans le pays d’origine.
«Au regard de tout ce qui précède, nous avons estimé pertinent de devoir rencontrer les
institutions maliennes, en rapport avec le sujet. Parmi celles-ci, les Commission des affaires
étrangères et des Lois de l’Assemblée nationale, le Médiateur de la République. Tous ont
estimé recevable notre demande de faire élire des Maliens issus de la diaspora à l’Assemblée Nationale. Cette unanimité de vision a permis que notre préoccupation figure dans la loi qui a rendu possible le projet de révision constitutionnelle avortée » peut-on lire aussi dans la déclaration. Si les Maliens établis à l’étranger ne sont pas des citoyens d’une seconde zone,cette revendication légitime doit aboutir.
En outre, les responsables du CSDM alertent : «en raison de l’absence de volonté politique
des Gouvernements successifs, nous, responsables du CSDM, avons décidé de réagir à cette négligence, de la manière la plus appropriée, au niveau de toute la diaspora, en partageant son indignation et exiger des autorités gouvernementales la prise en compte immédiate de cette préoccupation qui ne peut plus attendre».
C’est pourquoi, au CSDM on demande «au Gouvernement du Mali et à l’ensemble des
partenaires institutionnels d’user de toutes les influences afin de parvenir à un report pur et
simple des prochaines élections législatives annoncées, afin de prendre en charge la
représentation des Maliens de l’Étranger comme Députés». Il est connu de tous que le Mali
est l’une des premières démocraties en Afrique qui à travers la Conférence nationale avait
décidé de la représentation de sa diaspora à l’Assemblée nationale. Mais, il a été, cependant devancé dans la pratique par des pays comme l’Algérie, le Cap Vert, le Sénégal, le Maroc et la Tunisie. «Au moment où toutes les diasporas des différents pays africains sont en train de réclamer leurs droits de vote et d’éligibilité, la volonté du Peuple malien exprimé à l’occasion de la Conférence nationale, doit être respectée et le Mali n’a plus d’autres choix que d’y donner suite» souligne la déclaration. Pour le CSDM, l’effectivité d’une telle démarche, avec à la clé une révision constitutionnelle, donnant lieu au report, peut se situer dans un délai compris entre un an et un an et demi.
Notons enfin que le CSDM se dit être engagé à continuer et multiplier les actions jusqu’à
l’aboutissement de cette revendication tant attendue.
Dieudonné Tembely