En effet, a-t-il précisé, au cours de la dernière réunion des ministres chargés des transports des deux pays, à Bamako, il leur avait été clairement notifié que les Etats du Mali et du Sénégal entendent sauver l’entreprise. Malgré tout, d’après nos informations, la forme de la société sera forcément revue. C’est à ce titre que les Etats prendront la place d’Advents et deviendront les actionnaires principaux. C’est, aussi, dire que les deux pays ont pris l’engagement de payer leurs dettes. C’est la confirmation de l’échec de la concession. La leçon que les Etats peuvent en tirer est que, pour sauver le chemin de fer, les gouvernements doivent prendre en charge les grandes infrastructures.
En effet, il est difficile pour un partenaire stratégique, d’investir dans les rails, les wagons, les bâtiments, alors qu’ils ne sont pas certains de pouvoir bénéficier des retombées de ces gros investissements. Les Etats, principaux bénéficiaires de ces investissements doivent, par conséquent, s’engager à couvrir ces dépenses. Il est donc fait appel à la responsabilité des Etats du Mali et du Sénégal pour trouver une nouvelle forme de société et continuer les activités du rail. Les juges attendent certainement de voir plus clair dans la volonté des deux Etats, à travers les rapports financiers, pour rendre leur jugement.
En fait, les deux pays avaient pris des engagements qui sont restés lettre morte. Aujourd’hui, les différentes sources consultées nous ont fait état d’une nette volonté des Etats à convaincre la justice de ne pas liquider la société. Il reste pourtant clair que sous sa forme actuelle, Transrail n’est plus viable. C’est pourquoi, les syndicalistes nous ont signalé la convergence des deux Etats vers une société de patrimoine dont ils détiendront la majorité des actions. C’est donc un premier ouf de soulagement pour les travailleurs du rail qui craignaient d’être mis au chômage. Bref apaisement, en attendant le procès du 8 juillet prochain, car, rien n’indique, pour l’instant, les orientations de la justice sur ce lourd dossier.
Baba Dembélé
Le Républicain 10/05/2011