RENTREE SOLENNELLE ACADEMIQUE 2016-2017 La question enseignante au cœur des préoccupations

Le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, a présidé la 3e édition de la rentrée solennelle des Universités, Instituts et Grandes Écoles du Mali au titre de l’année scolaire 2016-2017. Organisée par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, la rentrée solennelle de cette année était placée sous le thème : «La recherche au service du développement, le Malaria Recherch Trade Center MRTC : un centre d’Excellence dans la lutte contre le paludisme». La question enseignante, qui demeure le problème le plus pressant auquel l’enseignement supérieur doit apporter des réponses robustes, a dominé les débats.
La cérémonie s’est déroulée le mardi 27 décembre 2016 au Palais de la Culture de Bamako, en présence du Premier ministre, des présidents des institutions de la République, des membres du gouvernement, des Partenaires des Universités et Instituts du Mali.

Dans son intervention, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Mme AssétouFoune Samaké Mignan, a déclaré que conformément à l’engagement du président de la République de redynamiser le sous-secteur, le Département de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique poursuit la mise en œuvre des réformes dans l’esprit de la Concertation nationale sur l’Avenir de l’Enseignement au Mali. «Les recommandations de cette concertation constituent notre boussole en matière de planification stratégique et de collaboration avec les Partenaires techniques et financiers. Mais, au regard de la situation socio-économique du pays et des mutations en cours dans notre sous-région et dans le reste du monde, des choix stratégiques ont été opérés dont la réalisation permettra de résoudre plusieurs problèmes à la fois», a-t-elle affirmé.

Et de déclarer : «L’atelier que mon département a organisé les 6, 7, et 8 octobre 2016 à Sikasso, et qui a regroupé les Directeurs des services centraux, les recteurs des universités et leurs doyens des facultés, les Directeurs des Grandes Ecoles et Instituts ainsi que leurs responsables de départements, a servi de cadre pour partager ces choix, et dégager des solutions opérationnelles qui s’imposent… Trois points ont orienté les débats : l’amélioration de l’environnement pédagogique des Institutions d’Enseignement et de Recherche ; l’optimisation de l’utilisation des ressources dans les structures ; le renforcement de l’autonomie des IES (Institutions d’Enseignement Supérieur)».

Aux dires du ministre, il ressort de l’examen de ces trois points que la question enseignante est au cœur des préoccupations. Selon elle, la question enseignante demeure le problème le plus pressant auquel l’enseignement supérieur doit apporter des réponses robustes. «Les chiffres nous indiquent que le rapport enseignants et étudiants pour notre pays est de 1enseignant pour 51 étudiants. La norme envisagée par l’UNESCO indique un ratio de 1 enseignant pour 30 étudiants. Ce ratio se creuse davantage quand il s’agit des enseignants de rang magistral. Dans certaines de nos universités, ce rapport nous indique le ratio d’un enseignant de rang magistral pour 218 étudiants. À ces besoins des établissements existants, s’ajoutent ceux des nouvelles créations telles que l’Ecole de Journalisme, l’Institut Cheick Zayed et l’Institut des Hautes Etudes et de Recherches Islamiques Hamed Baba de Tombouctou», indiquera-t-elle.

Face à cette situation, le ministre a laissé entendre que son département est engagé résolument pour un recrutement conséquent à hauteur de besoin. Pour ce faire, elle a annoncé le renforcement du recrutement des enseignants en dissociant le budget de recrutement et celui des heures supplémentaires ; la mise en place d’un mécanisme de développement du plan de carrière des enseignants (78% des enseignants sont des assistants). Selon elle, il est aussi prévu de renforcer le Programme de Formation des Formateurs (PFF).

«Le programme avait prévu de former environ 660 nouveaux enseignants sur une période de 10 ans (2008-2017) avec un budget global de 18 017 280 000 FCFA. À la date du 30 septembre 2016, sur ce budget global, seulement 7 039 339 484 FCFA ont pu être débloqués soit 39,06% du budget prévisionnel. Le PFF devrait disposer donc encore de ressources financières d’un montant de 10 977 940 516 FCFA, suffisantes aujourd’hui pour une prolongation du PFF sur une période supplémentaire d’au moins cinq (5) ans», a précisé Mme AssétouFoune Samaké Mignan. Au plan infrastructure, le ministre a noté que l’achèvement de la Cité Universitaire de Kabala soulage son département.
Pour le président IBK, le paludisme touche près de 100 pays à travers le monde. Mais c’est en Afrique au Sud du Sahara qu’il demeure un problème majeur de santé publique. «Au Mali le nombre de cas enregistrés s’élevait en 2014 à 2 584 317. Le paludisme au Mali est la principale cause de mortalité (13%). Ces quelques chiffres justifient amplement le choix du thème de la rentrée solennelle de cette année académique», a-t-il déclaré. Selon lui, la troisième édition de la rentrée solennelle académique est consacrée à l’un des fleurons de nos laboratoires de recherche : le Malaria Recherch Trade Center (MRTC), entièrement dédié à la recherche sur le paludisme. «Pour ma part, j’engage le gouvernement à mobiliser toutes ressources nécessaires et indispensables à l’accomplissement de votre mission», a ajouté le président devant les enseignants et étudiants.
Wassolo