Après trois mois de vacances méritées, les élèves reprennent ce matin le chemin de l’école. En plus des difficultés l’empêchant d’être effective sur toute l’étendue du territoire, la rentrée scolaire 2016-2017 intervient dans un contexte particulièrement difficile.
Ce lundi 3 octobre 2016, le ministre de l’Education nationale, Kénékouo dit Barthélemy Togo, procède à l’ouverture officielle des classes à l’école fondamentale de Sénou Aviation B. Ce coup d’envoi devra donner lieu à l’ouverture des classes au compte de l’année scolaire 2016-2017 sur toute l’étendue du territoire.
L’édition 2016-2017 intervient dans un contexte particulièrement difficile. Après la fête de ramadan ayant sanctionné un mois d’intenses dépenses, et la fête de tabaski, revoilà l’épreuve de la a rentrée des classes à laquelle les parents d’élèves infailliblement sont soumis.
Cette année, l’ambiance des premiers jours de classe risque de ne pas atteindre celles des années précédentes. Pour cause, la rentrée a succédé plusieurs autres occasions de dépenses dont la tabaski fêtée, il y a environ trois semaines, dans les conditions éprouvantes pour les ménages.
La série des dépenses sociales se rallonge avec cette rentrée scolaire : fournitures et tenue scolaires, frais d’inscription ou de transfert, frais scolaires pour les élèves inscrits au privé…
Comme pour dire que le fardeau sur les épaules des parents d’élèves n’est pas léger.
Issa Traoré, chef de famille à Magnambougou, raconte sa peine : «je comptais transférer mes enfants à un établissement privé cette année, mais j’y ai renoncé faute d’économie (elle a été bouffée par les évènements sociaux tels que les fêtes de ramadan et de tabaski qui se sont succédés dans un contexte économique difficile).
Au plan académique, l’année scolaire 2016-2017 s’annonce mouvementée. Après la prise en otage des notes des élèves en guise de moyen de pression pour la satisfaction de leurs doléances anciennes, des syndicats d’enseignants n’attendent que la rentrée pour déterrer les haches de guerres sur fond de revendications syndicales. C’est le cas du Syndicat des professeurs d’enseignement secondaire (Sypesco) dont les militants s’estiment avoir été exclus de la surveillance des examens de fin d’année.
Quid de Kidal ?
A l’instar des trois dernières années, un gros nuage plane sur la rentrée scolaire dans certaines régions du Nord du pays. C’est le cas de la région de Kidal qui ne semble pas réunir toutes les conditions pour rouvrir ses classes et les faire fonctionner. Selon une source officielle au département de l’Eduction nationale, la rentrée dans cette région n’est pas pour ce jour. Il espère que cela pourrait intervenir dans quelques semaines. Mais l’aspect sécurité la reste le préalable majeur.
Notre source rassure tout de même que les directeurs d’Académie d’enseignement (DAE) et ceux des Centres d’animation pédagogique (Dcap), déjà sur place à Kidal, n’attendent que des instructions pour démarrer.
Les organismes internationaux tel que l’Unicef, sont sensibles aux cris de cœur des élèves de la partie septentrionale du pays qui, sans cesse, expriment leur volonté de reprendre enfin le chemin de l’école. Si leurs appels, les efforts des partenaires conjugués avec ceux des autorités sont compris par les maîtres des lieux, la rentrée pourrait effectivement intervenir dans les semaines à vernir à Kidal.
Maliki Diallo