La décentralisation, juge le Pr. Dioncounda Traoré, est un acquis important de la démocratie malienne mais elle ne saurait gagner en qualité que si les représentants des populations sont choisis par elles.
Le président de l’Assemblée nationale constate une «ingérence troublante» de certaines juridictions et des «interventions intempestives» de certains membres de l’administration dans les processus de désignation des représentants de la populations pour mettre en place des personnes de leur choix. «Des élections sont faussées et des résultats inversés ou corrigés pour les besoins de la cause….C’est pour cela que je lance un appel angoissé au Gouvernement pour qu’il prenne toutes les dispositions afin que ces tracasseries inutiles que connaissent les conseillers de villages, et les conseillers communaux par la faute de certaines autorités puissent prendre fin», a soutenu le président de l’Assemblée.
Par ailleurs, il a souligné que les prix de certaines denrées de grande consommation ont «emprunté l’ascenseur, créant une certaine surchauffe du marché». Pour lui, la situation sécuritaire du pays notamment la sécurité routière, le développement de la délinquance et du grand banditisme, demeure inquiétante. Dioncounda Traoré a salué des tendances positives que laisse entrevoir notre système éducatif au fondamental et au secondaire. Mais la situation reste encore précaire à l’enseignement supérieur, a-t-il fait savoir.
Concernant les élections générales de 2012, Dioncounda Traoré soutient que la crédibilité dépend essentiellement d’un fichier électoral fiable et leur respectabilité est liée à la représentativité sociale de ceux qui veulent briguer le suffrage du peuple. Mais à son avis, les contours de l’échéance de 2012 restent encore désespérément flous. «La plupart des conflits sont l’illustration d’une mal- gouvernance politique et d’un manque de perspective dans ce domaine», a-t-il laissé entendre.
Seydou Coulibaly
Le Républicain 05/04/2011