Le parti Fare, présidé par Modibo Sidibé, croit dur comme fer que le renouveau démocratique du Mali ne peut se réaliser qu’à travers la redéfinition du rôle de l’Etat, de l’étendue de ses fonctions, de ses capacités, de sa représentation.
En effet, selon cette formation politique, aujourd’hui comme il y a vingt- sept ans, «notre peuple attend toujours que l’Etat affirme son autorité, qu’il prenne ses responsabilités, et d’abord ses responsabilités, en matière de sécurité et de défense du territoire. Par conséquent, il réclame le respect des lois, une justice égale pour tous. Il souhaite que le pays connaisse la stabilité ; que l’action des autorités publiques soit transparente et contrôlable», explique Modibo Sidibé.
«Il nous faut sortir de l’immobilisme actuel et redonner espoir à nos populations. Nous voulons un gouvernement qui fonctionne ; un gouvernement qui est aux affaires et non dans les affaires ! Qu’il cesse d’affaiblir la République, d’abaisser l’Etat ! Nous voulons un Etat qui ne soit plus le monopole d’un clan, ni l’affaire d’un seul homme». Telle est la vision du chef des Fare, qui appelle à la refondation de nos institutions afin qu’elles soient crédibles et fortes. Car, soutient-il, sans des institutions fortes, «il n’y a pas un Etat».
À l’en croire, «ce que ni la France, ni la Minusma, ni les autres forces qui viennent en aide au Mali ne pourront solutionner. C’est plutôt l’équation de l’Etat au Mali : la question de la viabilité de l’Etat du Mali, son organisation, son fonctionnement sur des bases plus solides, sa gestion transparente et équitable. Voilà pourquoi les Fare proposaient d’engager le pays dans une transition historique, qui est d’une aussi grande importance que l’accession de notre pays à l’indépendance, il y a un demi-siècle !»
«Oui, Transition institutionnelle et démocratique vers un Etat fort, juste, intègre ; un Etat qui ne démissionne pas devant ses responsabilités. Transition sociale, sanitaire, éducative vers un Mali où nos besoins fondamentaux d’hommes et de femmes du XXIème siècle seront solidairement satisfaits. Transition économique non pas vers la simple autosuffisance alimentaire, mais pour faire de notre Mali une puissance régionale dans les domaines où il a des atouts encore mal ou insuffisamment exploités. Transition culturelle pour que nos racines donnent des fruits nouveaux, qu’ils alimentent nos esprits et notre imaginaire et que l’arbre porte haut le rayonnement du Mali. Transition générationnelle enfin et surtout, pour qu’à tous les niveaux de responsabilité, la créativité de la jeunesse soit mise au service de la Patrie». Ce sont tous ces ingrédients que propose Modibo pour notre renouveau démocratique.
Il souligne d’un grand trait la refondation des institutions : «Les grandes transformations sont le fruit de la volonté et du travail des hommes. Elles nécessitent de l’organisation et de la confiance ; confiance en nous, confiance entre nous, confiance dans notre Etat. Construire des institutions fiables, respectables et respectées est un préalable au développement. Sans ces outils, nous savons désormais que notre destin peut brutalement être pris en otage.
Voilà les grandes réformes que le suffrage du peuple invitait à conduire avec diligence et légitimité ! Et qu’il est temps, bien temps d’entreprendre. Parce que sans une République affirmée, sans un Etat respecté, sans une Démocratie assurée, sans une vie politique guidée par l’intérêt général, sans un développement équitable et visible, il est fort à craindre que les mêmes causes produisent les mêmes effets, que la Nation s’efface devant les intérêts privés et les particularismes destructeurs».
Enfin, Modibo Sidibé estime que le choix de l’action et de l’engagement pour le renouveau démocratique doit être placé sous les signes de la détermination pour préparer l’avenir ; de l’autorité pour protéger chacun ; et de l’impartialité pour renforcer la justice.
Bruno E. LOMA