Dans le cadre du renforcement de l’État de droit et de la lutte contre l’impunité, le barreau du Mali a organisé deux jours d’échanges. C’était le 22 et le 23 juin 2021 à l’hôtel Azalai Salam, en partenariat avec la MINUSMA et Mali Justice Project (MJP).
Aux termes de ces deux jours d’échanges, la soixantaine de participants venus de Kayes, de Sikasso, de Ségou et de Mopti ont proposé des pistes de réformes nécessaires des textes relatifs à l’assistance judicaire.
À cet effet, les participants se sont penchés sur la mise en exergue du rôle du Barreau dans le renforcement de l’État de droit, la lutte contre l’impunité et l’importance de l’effectivité de l’assistance judiciaire comme moyens et garantie importante pour un procès équitable, les avocats étant des acteurs clefs de la justice pour leur rôle d’assistance et de défense.
Tout individu a le droit à être assisté par l’avocat de son choix comme le consacre l’article 9 de la constitution du Mali par rapport au droit à la défense.
La consolidation et le renforcement de l’assistance judiciaire permettent à un plaideur dont les ressources sont insuffisantes de faire valoir ses droits en justice.
Elle a un rôle indispensable pour une justice accessible et équitable pour tous et dans la consolidation de l’État de droit contre l’impunité et l’arbitraire.
Selon Me Moustaphe Cissé, président du Barreau présent à la cérémonie d’ouverture, «Cette rencontre devrait permettre d’édifier les participants sur le rapport entre l’assistance judiciaire et le droit d’accès à la justice ainsi que la lutte contre l’impunité.
Elle leur permettra de dégager des grandes lignes de force pour l’action du Barreau malien de manière plus générale et s’attèlera en outre à passer en revue les défis auxquels font face le Barreau, les différents acteurs de la justice au Mali, y compris les partenaires nationaux et internationaux, pour renforcer l’accessibilité aux services de la justice au Mali et lutter contre l’impunité ».
Pour Me Jean H Lavoie, Directeur de MJP (Mali Justice Project), le Mali est un pays distinct par sa diversité, ses traditions et ses spécificités socio-culturelle et religieuses. Selon la cartographie effectuée par le MJP, dit-il, plus de 67% de la population malienne privilégie la justice informelle pour solutionner les conflits auxquels elle fait face, en raison de la crise de confiance en l’appareil judiciaire pour certaines réalités.
Ainsi, les réflexions des deux jours d’atelier pourront indéniablement permettre aux participants de réfléchir sur la façon dont ils pourront davantage militer en faveur du respect du droit en guidant les intervenants les para-juristes et les autorités traditionnelles à mieux comprendre la loi pour le bien-être des populations, a-t-il martelé avant d’exprimer sa disponibilité à accompagner le Barreau du Mali.
Pour Abou Abas, représentant de la MINUSMA, l’objectif de cette conférence recadre bien les accords de la coopération entre les acteurs de la justice au Mali et les organisations internationale. « Les ambitions de la MINUSMA sur l’application de l’accord de paix pour la réconciliation passent par une bonne justice et le respect de l’Etat de droit », a-t-il précisé.
Et de rassurer que le barreau du Mali peut compter sur la MINUSMA dans la lutte pour l’État de droit et la lutte contre l’impunité.
La fin de cet atelier a été marquée par un résumé qui va servir de pistes de solutions pour l’adoption des textes relatifs à l’assistance judiciaire pour enfin lutter contre l’impunité et renforcer l’état de droit.
- M.
Source : Plume Libre