A 48 h du 27e Sommet France-Afrique, une plateforme des organisations de la société civile organise, à Bamako, un sommet alternatif dénommé sommet des peuples France-Afrique pour se faire entendre. Durant deux jours, des centaines de participants venus d’Afrique et d’Europe vont se pencher sur le foncier, la souveraineté alimentaire, la gouvernance et la sécurité.
Du 10 au 12 janvier prochains, Bamako abritera une rencontre de haut niveau des organisations de la société civile d’Afrique et d’Europe. L’information a été donnée jeudi à la faveur d’une conférence de presse.
Selon les organisateurs, ce sommet des peuples France-Afrique vise à faire entendre les voix des couches sociales exclues du développement. Si l’Afrique porte en elle l’espoir d’un avenir prometteur, elle doit l’être d’abord pour et par les peuples, a déclaré le président du Forum de la société civile, Bakary Doumbia.
Pour lui, l’Afrique colonisée, puis ajustée par de nombreux plans et maintenant à nouveau convoitée, subit depuis plusieurs années un retour offensif des puissances financières et des multinationales.
« Attirées par une croissance prévisionnelle prometteuse 4,4 %, une démographie galopante avec des milliers de jeunes sans emplois et en parallèle l’essor d’une classe moyenne, en forte progression, ces forces du libéralisme voient en l’Afrique le nouvel Eldorado. Cela au détriment des peuples et des pays englués dans des relations peu indépendantes et autonomes. Le plus souvent corrompus avec la complicité des élites nationale », a fulminé M. Doumbia, dénonçant des lois sur les investissements anti-peuple avec le Doing Business/amélioration du climat des affaires de la Banque mondiale.
Sur le plan politique, les OSC s’insurgent contre une gouvernance partisane et abus de pouvoir qui engendrent de nombreux conflits meurtriers et déstabilisant la cohésion sociale. « C’est dans ce contexte sombre que Bamako va abriter les 13 et 14 janvier le 27e Sommet France-Afrique avec la présence d’une cinquantaine de chefs d’Etat et des responsables d’institutions internationales. Plus 76 milliards seront investis dans l’organisation de cet événements pour si peu de jours. Cela se passe dans une Afrique appauvrit tous les jours un peu plus où la majorité du peuple africain croupit dans une misère crescendo et où la plupart des jeunes n’arrivent pas à vivre… »
« Par ces assises, nous voulons contribuer à construire des politiques publiques et de gouvernance pour une prospérité équitable et une paix durable en Afrique. Les thématiques permettront d’aborder des solutions pour une répartition équitable des ressources, un accès sécurisé et adapté des personnes et un emploi digne, gage de sécurité », a indiqué Massa Koné, membre de la commission d’organisation, ajoutant que les débats se feront autour de trois axes thématiques suivants avec le point de vue de différents personnes ressources réunies autour de panels.
Un comité scientifique sera en place pour élaborer une déclaration finale commune qui sera partagée lors d’une conférence de presse et remise aux officiels du Sommet Afrique-France.
Bréhima Sogoba