Dans un communiqué conjoint publié le mercredi 1er février, le parti présidentiel, le Rassemblement pour le Mali (RPM) et le Parti pour la renaissance nationale (Parena) se sont engagés pour la mise en œuvre de l’accord d’Alger, les réformes politiques et institutionnelles. Un communiqué qui surprend plus d’un puisque le parti de Tiébilé Dramé et le RPM n’avaient jamais convenu du processus de mise en œuvre de l’accord et surtout de l’organisation de la conférence d’entente nationale.
Mardi 31 janvier, une délégation du Rassemblement Pour le Mali, conduite par son président, Dr. Bocari Tréta, a rencontré, au siège du Parti pour la renaissance nationale, une délégation de ce parti, conduite par son président, Tiébilé Dramé.
Au cours de cette première réunion entre les deux partis depuis le début du présent quinquennat, les deux délégations ont analysé la situation nationale et procédé à un tour d’horizon de leurs relations.
Les deux partis se sont engagés à poursuivre la réflexion sur les questions d’intérêt national, notamment la situation au nord et les difficultés d’application de l’accord d’Alger, la situation au centre, les réformes politiques et institutionnelles, en particulier la loi électorale et la Constitution, la question de l’émigration et la présence des communautés maliennes à l’extérieur.
Aussi s’agira-t-il, pour eux, de travailler sur le projet de conférence d’entente nationale, d’évaluer exhaustivement les relations et les perspectives pouvant en découler dans le cadre d’un dialogue républicain.
Ce rapprochement suscite beaucoup d’interrogations chez les citoyens. Les deux partis n’avaient jamais convenu sur la mise en œuvre de l’accord pour la paix. Le Parena a toujours dénoncé le mutisme du gouvernement.
Aussi, Tiébilé Dramé s’est désolidarisé de l’idée de conférence d’entente nationale que le gouvernement compte organiser fin mars. Le président du parti du Bélier blanc avait jusque-là soutenu la tenue d’une concertation nationale et le caractère inclusif de l’accord.
Cette prise de position du président du Parena a été vigoureusement contestée par le parti du président de la République. Et son nouvel ami, Dr Bocari Tréta, avait alors qualifié Tiébilé Dramé d’ »opposant putschiste ». Mais le président du RPM était dans la suite logique de son président d’honneur, Ibrahim Boubacar Kéita, qui l’avait aussi traité de « Petit Monsieur » de retour de la première visite d’Etat d’un chef d’Etat malien en France.
Par ce rapprochement le RPM veut récupérer la pilule amère de l’opposition ? Le RPM est-il réellement sincère dans sa démarche ? Le Parena acceptera-t-il de composer avec le RPM qui a toujours traité ses responsables d’opposants « aigri » ? Autant de questions que les acteurs ont certainement la réponse.
Bréhima Sogoba