Telle une trainée de poudres, la nouvelle de libération des anciens ministres et personnalités du régime d’ATT a fait le tour du pays. La libération tant réclamée par le président de la Cédéao, Alassane Dramane Ouattara, des organisations de défendre des droits de l’homme, des leaders religieux des associations de la société et des individus, est finalement intervenue quelques heures seulement après l’investiture du président de la République par intérim, Pr. Dioncounda Traoré. Par cet acte, le président du CNRDRE, le capitaine Amadou Haya Sanogo met fin à une détention qualifiée d’arbitraire qui aura concerné quatorze personnalités composées essentiellement des membres du gouvernement dirigée par Mme Cissé Mariam Kaïdama Sidibé.
Il y avait également des personnalités en vue du régime d’ATT tels l’ancien Premier ministre Modibo Sidibé, le président du Conseil économique, social et culturel également président de la Chambre du commerce et d’industrie, Jeamille Bittar, le président de la Caisse d’assurance maladie et le maire central de Bamako, Adama Sangaré. Mais Modibo Sidibé, Jeamille Bittar et Nouhoum Sidibé avaient recouvré leur liberté depuis bientôt deux semaines, même si l’ancien PM a été interpellé pour une seconde fois la semaine dernière.
La libération d’hier concernait entre autres les ministres Soumeylou Boubèye Maïga des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Lassine Boiré de l’Economie et des Finances, Sidiki N’Fa Konaté de la Communication, Abdoul Wahab Berthé de la Fonction publique, Kafougouna Koné de l’Administration territoriale, Maharafa Traoré de la Justice, Harouna Cissé du Développement social, Modibo Kadjoké de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Natié Pléah de la Sécurité intérieure.
Contrairement à une information de RFI reprise hier dans nos colonnes, le ministre de la Fonction publique, Abdoul Wahab Berthé, était revenu au camp Soundiata de Kati où ses collègues codétenus séjournaient. Il avait effectivement bénéficié d’une permission pour assister aux funérailles de son père, mais a regagné son lieu de détention aussitôt. Joint au téléphone hier un de ses proches qui avait précédemment démenti l’information selon laquelle « M. Berthé a préféré rester à Sikasso », appréciait le courage de son ancien patron.
En tout état de cause, la libération de l’ensemble de ces personnalités constitue un pas de plus vers la normalisation de la vie publique tant souhaitée par les Maliens et la communauté internationale.
Markatié Daou
L’Indicateur Du Renouveau 13/04/2012