Depuis plusieurs semaines, des rumeurs persistantes font état d’un remaniement ministériel. Si certaines sources annoncent le départ de l’actuel Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga, d’autres pensent que le nouvel attelage gouvernemental sera d’une large ouverture, avec le « Tigre de Badala » aux commandes.
Les rencontres se multiplient au plus haut sommet de l’Etat entre le président de la République Ibrahim Boubacar Keïta et les acteurs politiques. Elles visent à décrisper un climat politique suffisamment bien tendu depuis la présidentielle de 2018. Ces entrevues ont permis au chef de l’Etat d’échanger à plusieurs reprises avec le chef de file de l’opposition politique, honorable Soumaïla Cissé, et avec d’autres gros bonnets de la scène politique malienne comme l’honorable Amadou Thiam, président de l’ADP-Maliba, Me Mohamed Aly Bathily, candidat malheureux à la dernière présidentielle, Tiébilé Dramé, président du PARENA. Après le chef de l’Etat, IBK, Soumaïla Cissé, non moins président de l’URD, a rencontré les anciens présidents de la République, à savoir le Général Moussa Traoré, Alpha Oumar Konaré et Pr Dioncounda Traoré. Il a aussi échangé avec l’ex-président Amadou Toumani Touré (en exil à Dakar, au Sénégal) par téléphone.
Selon plusieurs sources, ces rencontres visent à mettre en place un gouvernement qui permettra de calmer les tensions sur la scène politique. Le futur gouvernement devrait prendre en compte les aspirations des uns et des autres afin de faire face aux réformes institutionnelles et politiques. Ces sources indiquent que la nouvelle équipe sera dirigée par un homme de consensus, capable de rassembler toutes les forces vives de la nation, y compris la classe politique. C’est pourquoi des noms comme ceux de Modibo Sidibé, président des FARE ANKA WULI, de l’ancien patron de l’ONU-Sida, Michel Sidibé, et de Tièna Coulibaly, ministre de la Justice dans le gouvernement actuel, sont cités avec insistance. A défaut d’un Premier ministre issu de ses rangs, le RPM souhaite avoir un technocrate.
SBM, malgré tout !
D’abord, dans la mouvance présidentielle, plusieurs partis politiques souhaitent un changement à la tête du gouvernement. Car, disent-ils, Soumeylou Boubèye Maïga, SBM, roule pour son parti et non pour le régime. Cela se constate dans ses choix lors des nominations aux postes administratifs. Aussi, pensent-ils que SBM n’est pas un rassembleur. Du côté de l’opposition politique, on ne veut même pas voir le président de l’ASMA-CFP à la Primature. C’est ce qui justifie le refus du chef de file de l’opposition politique de le recevoir. Aussi, les leaders religieux musulmans, à savoir le président du Haut conseil islamique, Mahmoud Dicko, et Cheickna Haïdara dit M’Bouyé, Chérif de Nioro du Sahel, demandent son départ de la Primature. Ils menacent même le président IBK du pire s’il celui-ci ne se débarrassait pas de SBM.
Malgré ces contestations, d’autres sources rapportent que Soumeylou Boubèye Maïga devrait rester à la tête d’un gouvernement de large ouverture. C’est ce que désirerait en tout cas le président IBK. Car, selon nos sources, le chef de l’Etat voudrait que son PM conduise les réformes politiques et institutionnelles en cours. Avec le maintien de SBM à la Primature, le climat politique est loin d’être calme et les décisions prises par IBK dans les semaines à venir seront déterminantes dans la stabilité politique du pays.
André Traoré
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