Remaniement ministériel : 3 ministres pour un même boulot

Adiop Cdiawara Asylla

IBK, le président de l’équivoque selon le journal français l’Express, qui ne parle pas le français petit nègre mais parle plutôt au subjonctif même s’il a mis 13 ans après son bac pour décrocher son DEA, a procédé à un remaniement ministériel. Au lieu de procéder à un vrai balayage pour redonner espoir au peuple malien, il a préféré vouloir colmater des brèches.

Très bien que l’opposition ne fasse pas partie du nouveau gouvernement. Le consensus et l’unanimisme politiques sont à la base de notre crise existentielle. Que chacun joue pleinement son rôle, opposition comme majorité. Le Mali ne doit pas être un gâteau à partager. Le prétexte tiré de la crise ne doit point servir de tremplin à se servir du Mali.

Un remaniement lourd et inadéquat

Le colonel devenu subitement général de division non par ses exploits guerriers, sorti du bois, a été enfin débarqué. Il est dit qu’il sera bientôt conseiller spécial à Koulouba. Après tout, même Mamadou Bakary Sangaré dit Blaise l’est. Il aurait dû être remplacé par un intègre, homme à poigne. Malheureusement, c’est un officier politiquement correct, Salif Traoré, qui le remplace. La sécurité des personnes et des biens, la fin des abus des policiers de la circulation, la fin des abus lors des  »rafles » n’est pas pour demain.

Quant à Mme Sanogo Aminata Mallé, ministre de la Justice, elle est pur produit de notre système judiciaire. Il n’y a rien à attendre d’elle. Notre justice a besoin d’un  »kamikaze » qui sait nettoyer au karcher, sans état d’âme. Aminata Mallé gérera ses anciens collègues et les enfants de ces derniers dont plusieurs sont devenus magistrats à leur tour en toute indignité. Le salut de la justice malienne donc du peuple malien ne peut pas venir structurellement d’elle. Il fallait une personne de caractère, intransigeante, et étrangère à l’institution judiciaire.

Fidèle à sa réputation

IBK a encore signifié aux Maliens qu’il a peu de soucis pour les deniers publics. Des ministères sont scindés pour créer plus de porte-feuilles. Le cas le plus atypique est celui des Affaires étrangères. Au lieu de faire simple avec : ministre des Affaires étrangères, de la Coopération internationale et des Maliens de l’extérieur, l’unique poste ministériel est scindé en 3. Chaque ministère appelle une équipe, donc des cadres, donc de l’argent public. Nos sous sont nuisiblement utilisés au grand dam des vraies priorités de la nation.

Ainsi, Abdoulaye Diop reste ministre des Affaires étrangères. Cheickna Seydi Diawara devient ministre de la Coopération internationale et de l’Intégration africaine. Abdourhamane Sylla reste ministre des Maliens de l’extérieur. Pourquoi créer 3 ministères qui font le même travail ?

En réalité, ce n’est pas d’efficacité dont IBK a besoin. Notre Mandé Massa fait plaisir à ses amis. L’avenir et le devenir du Mali sont loin de ses préoccupations. C’est très triste. C’est dégueulasse. C’est inquiétant. C’est décevant. Mais hélas, c’est ainsi. Et, l’on ne peut rien contre l’évidence. Le Mali est très mal barré. «Maudite soit la nuit aux plaisirs éphémères» Charles Baudelaire.

Boubacar SOW
boubacarsow@hotmail.fr

Source: Le Reporter 329/09/2015