Depuis des années, une commission nationale d’observation de la lune est mise en place par le ministre de l’Administration territoriale et des Collectivités locales. Cette année comme d’habitude, le ministre avait convoqué ladite commission. Le vendredi le 17 août 2012, elle était venue annoncer la vue de la lune aux fidèles musulmans consacrant ainsi la fin du Ramadan et par voie de conséquence la fête de l’Aïd El Fitr pour le lendemain.
Mais cette commission composée de vénérables imams de leur Etat, a été humiliée par le Directeur général de l’ORTM. Baba Daga comme l’appellent les intimes, a carrément refusé la salle à toute la délégation. Il a instruit qu’une seule personne rentre pour annoncer la nouvelle. Malgré les protestations des autres membres de la commission, rien n’y fut, le DG a dit aux vénérables hôtes niet ! Compréhensibles, les vieux se sont finalement pliés à la dictature de leur interlocuteur. Et pour l’une des rares fois, les téléspectateurs n’ont vu qu’une seule personne annoncer la nouvelle de la lune. Ce qui a même créé des doutes dans les esprits. Et comme si cela ne suffisait pas, l’impertinent DG aurait expliqué à ses hôtes que ces décisions ne sont négociables et qu’il n’a de leçons à recevoir de personne.
Ce comportement fort inconvenant, grotesque et grossier envers nos respectables imams, n’a pas manqué de mettre en colère toute la communauté musulmane du pays, laquelle réclame aujourd’hui la démission du coupable. Le président du Haut conseil islamique, Mahmoud Dicko exige le départ pur et simple du tout nouveau DG de l’ORTM comme sanction contre l’arrogance insultante de l’intéressé. Pour le gourou de la communauté musulmane du pays, le Premier ministre Cheick Modibo Diarra doit se départir de l’indélicat DG s’il ne veut pas avoir les musulmans du pays sur son dos. » Trop, c’est trop. Le départ de Baba Daga n’est pas négociable », a-t-il dit hier sur les ondes de la Radio islamique de Bamako et repris par la plupart des radios privées de la place.
Toutes les associations musulmanes du Mali sont sur le qui-vive et attendent la réaction du PM d’ici le mercredi prochain. Il s’agit ni plus ni moins que de laver l’affront fait à la religion musulmane. Les musulmans ne comprennent pas qu’une telle indiscipline soit faite à l’endroit des vénérables imams, de surcroit commis par l’Etat pour l’observation de la lune. C’est dire que les jours de celui a bénéficié du putsch administratif, suite à l’affaire Aïssata Ibrahim Maïga, sont comptés. Qui règne par les armes périt par les armes, dit-on. Mais nous, nous disons que « qui arrive par un putsch, s’en ira par un putsch ».
Alou Touré et Abdoulaye Diakité
L’Indicateur du Renouveau
21 Août 2012