Relations de coopération entre la France et la Namibie

La relation bilatérale entre la France et la Namibie est bonne. Elle bénéficie de l’engagement pris dès 1980 par la France de soutenir le combat de la SWAPO pour l’indépendance. Le Président Hage Geingob s’est rendu en visite officielle en France en novembre 2016, afin notamment de développer les liens commerciaux et d’investissement avec la France.

En effet, La France et la Namibie entretiennent des relations excellentes et amicales, et ce depuis la lutte de Libération namibienne. Dans les années 70, la France a été particulièrement active sur le dossier de l’indépendance de la Namibie au sein du Conseil de Sécurité des Nations Unies. Et en mai 1981, elle reconnaissait le droit inconditionnel de la Namibie à son indépendance et la SWAPO, représentante reconnue aux Nations Unies du peuple namibien, ouvrait un bureau à Paris.

Partageant l’objectif commun de paix, de sécurité et de développement en Afrique, les deux pays entretiennent depuis lors des relations institutionnelles régulières. Les présidents Sam Nujoma et Hifikepunye Pohamba ont ainsi été accueillis en France par le président Jacques Chirac, qui lui-même s’est rendu en Namibie en 1998. En 2010, c’est Nicolas Sarkozy qui accueillait le président Pohamba à l’Elysée. En novembre 2016, le président Hage Geingob a rencontré François Hollande en visite officielle.

Relations économiques

Les échanges commerciaux bilatéraux sont modestes. Les exportations sont de l’ordre de 10 millions d’euros par an en moyenne depuis 2015, sujettes à de fortes hausses en cas de grands contrats. Les importations s’élèvent à environ 130 millions d’euros par an, essentiellement des produits agricoles.
En 2019, le commerce bilatéral total entre la France et la Namibie a progressé de 9 %, pour atteindre 61 millions d’euros. Cette évolution résulte en grande partie de la hausse de nos importations (+7 % à 52 millions d’euros), liée essentiellement au rebond des achats d’uranium. Celles-ci restent toutefois nettement inférieures au niveau des dernières années (103 millions d’euros en moyenne sur cinq ans). Nos exportations ont également progressé (+23 %), soutenues par les ventes de produits pharmaceutiques. Avec 9 millions d’euros, leur niveau demeure toutefois très faible – 175e débouché à l’exportation de la France au niveau mondial. Alors qu’il se réduisait depuis 2015, avec la baisse des importations d’uranium, le déficit commercial qu’enregistre structurellement la France vis-à-vis de la Namibie s’est creusé de 4 % en 2019, atteignant 43 millions d’euros.

Une quinzaine d’entreprises françaises sont implantées en Namibie, employant plus de 300 personnes. Il s’agit principalement de grandes entreprises opérant dans les secteurs minier (Orano, mine d’uranium de Trekkopje), énergétique (Total et Innosun, qui exploite notamment les parcs solaire d’Omburo et éolien d’Ombepo) et du transport et de la logistique (Bolloré et CMA-CGM). Les autres secteurs représentés sont : l’eau et l’assainissement avec Veolia (traitement des eaux usées de Windhoek) et Altereo (études d’ingénierie) ; les gaz industriels et médicaux (Air Liquide) ; la construction automobile (avec une petite unité d’assemblage, Peugeot Opel Assembly Namibia, co-entreprise possédée à 51 % par PSA) ; le BTP (Colas avec une usine d’émulsion et de bitume et Freyssinet) ; l’agroalimentaire (Pernod-Ricard) ; les services (JCDecaux, Bureau Veritas et BNP-Paribas via sa filiale RCS – crédit à la consommation).

Union européenne

En novembre 2018, l’Union européenne a officiellement décidé d’ôter la Namibie de la liste noire des pays non-coopératifs en matière fiscale. Le pays avait été placé sur cette liste en décembre 2017, lors de sa première publication par l’Union européenne. Cette décision a été permise grâce aux engagements pris par le gouvernement namibien de mettre en œuvre des mesures visant à lutter contre la fraude et l’évasion fiscales.

Diplomatie environnementale

Pays côtier et largement désertique, la Namibie a investi avec volontarisme tout le champ de la diplomatie environnementale et se singularise par l’ambition de sa contribution nationale dans le cadre de l’accord de Paris (réduction de 89 % des émissions de gaz à effet de serre et 70 % d’énergies renouvelables d’ici 2030).

Assitan DIAKITE