Relation entre Politique et religion : Quelle perception pour la jeunesse ?

La problématique de la compatibilité entre religion et politique a été soulevée par Amadou Koïta. Pour lui, la religion exerce une puissante influence sur la vie de l’homme qui se pose de multiples questions pour se rapprocher de Dieu.

C’est à ce titre, a-t-il dit, que les actions qui tendent à la recherche du bonheur ont la politique pour auxiliaire le plus précieux.  ‘’Pour nous jeunes, la politique est la science de la vie sociale ‘’, a-t-il ajouté. Le président du Mjmm a ainsi fait le lien avec les sciences religieuses qui sont ramenées à l’homme. Mamadou Konaté, membre du Haut conseil islamique, a indiqué que la jeunesse manque de repères. C’est une grosse erreur, a-t-il souligné, de dire qu’ n’y a pas de relation entre la politique et la religion. Il a déclaré que la politique, c’est ce que nous conviendrons en commun comme règle de conduite dans notre vie en société. La religion, a-t-il signalé, détermine notre relation avec le créateur en même temps qu’il pose les principes des rapports entre créatures.

C’est ce qu’il a appelé les dimensions verticale et horizontale.  L’islam, selon lui, souligne avec force les relations inter humaines. Il a confirmé qu’il n’ y avait pas de contradiction entre religion, politique et vie associative. ‘’ Participer à la vie politique, a-il soutenu, est un acte de foi. ‘’ Il a pris l’exemple des prophètes et messagers qui étaient des chefs politiques, des hommes d’Etat. La reine Balkis, citée dans le coran, a-t-il fait observer, menait la gouvernance politique de la paix. Il a toutefois regretté que la charte des partis interdise la création de  partis politiques à vocation religieuse.

‘’C’est, selon lui, anticonstitutionnel ‘’. Il a appelé les jeunes à s’engager pour une citoyenneté musulmane. Youssouf Diagouraga, juriste et membre de l’Amcs, a donné comme exemple d’homme politique et  de chef religieux, le prophète Adam, qui représentait Dieu sur terre.‘’C’était un gouverneur ‘’, a-t-il ajouté. L’islam, a-t-il fait observer, est un système global qui ne fait pas de distinction entre politique et religion. Il a appelé la jeunesse à se réveiller. Le jeune Moufti, Cheik Oumar Sissoko, docteur en droit international, a fait remarquer que la politique est un consensus autour duquel les individus se sont regroupés pour la gestion de la cité. La religion, a-t-il affirmé, intègre la dimension globale de l’Etat et du monde. Il a signalé, au même titre que Mamadou Konaté, ce qu’il appelé l’ingérence des Occidentaux dans la religion.

Ce qui, selon lui, est source de décadence, car ils ont tenté de séparer la politique et la religion. Plusieurs questions relatives au lien entre politique et religion, au code des personnes et de la famille et au manque de repères des jeunes ont été posées aux conférenciers.

Mamadou Konaté  a indiqué que le code des personnes a été contesté  parce qu’il n’avait pas intégré les valeurs essentielles de chaque communauté. Concernant les liens politiques, Youssouf Diagouraga a fait état des aspects éthiques.  ‘’Il est demandé, a-t-il dit, à un homme politique d’être honnête. ‘’ Concernant le manque de repères des jeunes, Mamadou Konaté a affirmé que cela commence par la faillite de l’école.

Baba Dembélé

Le républicain 16/08/2011