Dans le domaine politique, le Président de la République a eu à multiplier beaucoup de maladresses. A cela s’ajoute la gestion calamiteuse des problèmes liés à la vie chère, à la lutte contre la corruption, etc. En effet, c’est le lieu de relever les conséquences liées aux promesses non tenues par rapport à la révision constitutionnelle et au fichier électoral pour les scrutins de 2012. N’a t-il pas dit, lors de sa déclaration à la nation, à la veille du 22 septembre 2011, qu’il a décidé de retirer le fichier électoral en cours et qu’il va le remplacer par un fichier biométrique élaboré sur la base des résultats du RAVEC qui venait de commencer. Vingt quatre mois après le démarrage de ce RAVEC, les Maliens attendent toujours et ne voient rien venir.
Les mesures annoncées en 2007 concernant les réformes institutionnelles coïncident avec la période charnière pré-électorale de 2012 et réduit à zéro les prévisions de nombreux politicards. Etant entendu que la révision constitutionnelle signerait le retour au fait partisan mettant fin à la parenthèse du ‘’Président indépendant’’. Cette vision politique attendue comme un levier de plus dans le renforcement de la démocratie et de l’état de droit dans la conception du fait majoritaire, est largement partagée par les observateurs de la vie politique nationale.
Le gofernement du PM Mariam Kaïdama Sidibé, qui planche en ce moment sur le projet, pourrait être en difficulté pour respecter les délais constitutionnels dans la mesure où le vote référendaire obéit à des normes bien précises. Une autre grande déception politique a trait au fichier électoral. Le ministre de l’administration territoriale et des collectivités locales est en manque d’arguments face à ses partenaires politiques quant au choix du fichier pour les élections de 2012. Le cadre de concertation avec les partis politiques a décidé de la mise en place d’un comité d’experts dont les conclusions devront aboutir à l’élaboration d’un fichier électoral fiable et acceptable pour tous.
Toutefois, les experts politicards doivent se rendre compte que le temps est très serré, et la suspicion gagne tous les esprits. Le temps perdu par Zounzani 1er dans la mise en œuvre des mesures politiques de grande envergure saluées par l’ensemble de la classe politique et de la société civile, a créé beaucoup d’obstacles graves dont le règlement, à quelques encablures des échéances électorales, se fera dans une atmosphère de méfiance et de soupçon. La majorité des parties politiques sont hostiles au RACE.
Pour cette année 2011, la vie chère a affecté bon nombre de Maliens. Le prix des denrées de première nécessité ne cesse de grimper. De manière injustifiée sans mesures correctives de la part des autorités. La paupérisation grandissante des couches les plus vulnérables de la société est un plus à la stabilité du pays. Les solutions adoptées dans le combat contre la pauvreté sont inefficaces face à la présente paupérisation des Maliens.
Dans la lutte contre la corruption, les instruments de contrôle ont produit des effets considérables dans la mesure où l’ampleur des déperditions financières a fait l’objet de rapports accablants des services de contrôle administratif. Les rapports cumulés du Vérificateur Général font état de plus de 380 milliards de manque à gagner pour l’Etat.
Et après tout ça, Zounzani dort !
ILK
Le Scorpion 15/06/2011