Dans le cadre de sa série de conférences qu’elle organise à travers le pays afin de susciter un éveil de conscience chez les populations, en partenariat avec la Fondation Rosa Luxemburg d’Allemagne, l’Association Radio Libre Kayira, a déposé ses valises à Koutiala le 20 août 2011. Dans cette localité, elle a jeté son dévolu sur la salle du Conseil de Cercle pour abriter sa conférence débat sur le thème : « Le rôle et la place de l’Etat dans le développement et la lutte politique ». Avant de passer la parole à Balla Konaré, Professeur de droit du développement international à la Faculté des sciences juridiques et politiques, Mahamadou Diarra, coordinateur du Réseau de Communication Kayira, a rappelé que c’est dans le cadre du partenariat qui lie l’association radio libre Kayira à la Fondation Rosa Luxemburg que cette initiative intervient. Selon lui, elle vise à expliquer aux populations le rôle de l’Etat, son fonctionnement et sa représentation. Il a ajouté que le choix de la ville de Koutiala pour abriter cette conférence n’était pas fortuit. « Koutiala était la 2ème ville industrielle du pays après Bamako.
Aujourd’hui, les populations de cette localité vivent dans une extrême pauvreté à cause des politiques néolibérales », a-t-il déclaré. Avant de conclure que cette conférence débat contribuera à les informer et sensibiliser davantage sur les raisons et les conséquences d’un tel choix politique. Dans son exposé, Balla Konaré a fait un bref rappel historique en rapport avec l’époque primitive, la naissance du capitalisme, l’utilisation de l’argent, la naissance du commerce avec plusieurs intermédiaires et l’appropriation des terres qui se matérialise chez nous, selon lui, par la loi sur l’orientation agricole.
Il a rapidement planté le décor de son intervention en déclarant que nous sommes aujourd’hui dans un monde où l’intérêt d’un seul individu est préservé au détriment de l’intérêt de la grande majorité. Il a indiqué qu’en principe l’Etat a des missions de développement sur la base des impôts payés par la population. « Mais, au Mali, les tenant du pouvoir veulent nous donner l’impression qu’ils font des efforts surnaturels pour le développement du pays parce qu’ils sont humains et gentils », a-t-il dénoncé. Avant de rappeler que les maliens se sont levés comme un seul homme pour faire partir Moussa Traoré et ses hommes, dans l’espoir de vivre le bonheur.
Sans regretter l’époque du Général Moussa Traoré, le conférencier dira qu’aujourd’hui, les Maliens ne sont pas encore sortis de l’ornière 20 ans après la révolution. Selon lui, au-delà de leurs missions de sécurité, l’armée, la police et la gendarmerie sont au service de la protection des intérêts des tenants du pouvoir. Pire, il dira que les grands commerçants du pays ne sont que des agents commerciaux des autorités du pays.
Pour cela, il dira que la vie chère qui assaille les Maliens n’est le fait de personne d’autre que des tenants du pouvoir. « Notre démocratie n’est pas au service du peuple. Elle est à la solde des autorités, des riches commerçants et de quelques cadres du pays », a-t-il dénoncé. Il a aussi estimé que la nature des textes dans un pays détermine le choix politique de gouvernance. Ce qui l’a conduit à dire que tous les textes du pays sont faits pour le mettre sous une coupe réglée du capital financier international. Or, Balla Konaré dira que les maliens ont besoin d’un Etat qui peut garantir la sécurité alimentaire, la santé, le logement, l’emploi et l’éducation à la population. Il a enfin invité tous les laissés pour compte à se donner la main pour prendre le pouvoir pour la satisfaction des besoins de la grande majorité.
Assante Koné.
Le Républicain 25/08/2011