Le 12 novembre 2010, une tentative de conciliation du sous-préfet de Baguinéda n’a pas pu calmer les ardeurs des villageois de Dico qui réclament leur droit de premiers occupants sur les parcelles litigieuses. « Il n’y a pas de frontière entre Dico et N’goniko. C’est nous qui avons installé N’goniko. Ils sont de Dara. Il n’y a personne à N’goniko qui ne connait pas les limites entre nous ». Ces propos de Tiémoko Diarra, Chef de village de Dico, ont été tenus, lors de la tentative du Sous-préfet de Baguinéda de régler le différend à l’amiable. Ce jour-là, Tiécoura Doumbia, représentant du Chef de village de N’goniko, avait révélé : « Le village de Dico est en train de vendre les terres jusque dans notre village. Le samedi passé, ils ont mesuré nos champs avec des cultures, en disant que nous soyons d’accord ou pas, qu’ils vont le faire de gré ou de force.
Selon eux, ils le font en accord avec les autorités ». Avec des positions aussi tranchées, il n’y avait aucun doute, le Sous-préfet allait échouer dans sa médiation. Tiécoura Doumbia, chef de village de N’goniko, n’avait que la possibilité de saisir le Tribunal de Première instance de Kati. La décision rendue le 7 févier 2012 ne laisse place à aucun commentaire. « Attendu qu’il résulte du dossier qu’aucune des parties en cause dans le litige n’a de titre en main ; Que le village de N’goniko qui possède la parcelle étant un possesseur de bonne foi ; Qu’en revanche le village de Dico, … n’a aucun titre à faire valoir ; Que dans ces conditions, le village de N’goniko qui possède la parcelle litigieuse en pareille situation doit être maintenue dans son patrimoine et qu’il en est propriétaire », a décidé le juge de Kati. Avant d’ordonner aux ressortissants du village de Dico d’abandonner toute activité sur ladite parcelle. A la date d’aujourd’hui, cette décision du juge de Kati n’a pas été remise en cause et comme elle a été « rendue au nom du Peuple malien » tous les protagonistes devaient tirer les conséquences de droit. Et, en droit, personne ne peut vendre ce qui ne lui appartient pas. Ousmane Keita doit comprendre que les habitants de Dico n’ont pas le droit de lui vendre des terres qui appartiennent au village de N’goniko. Assane Koné
Le Républicain 21/09/2012