A seulement 35 ans, Amadou Thiam a été nommé à la tête du ministère en charge des Réformes institutionnelles et des Relations avec la société civile. Ce jeune qui a la tête sur les épaules a des atouts pour réussir cette mission pourtant très délicate. Il est non seulement l’ancien président de l’ADP-Maliba, aussi ancien directeur de campagne du candidat Aliou Diallo. Homme politique expérimenté, il bénéficie également de la volonté des leaders d’opinion et politiques à aller vers ces réformes.
Son parcours politique plaide en sa faveur !
Amadou Thiam a une expérience qui force le respect. Il a été président du Parti Alliance démocratique pour la paix (ADP Maliba). Depuis 2015, il est député élu en commune V du district de Bamako. Il a été 2ème vice-président de l’Assemblée nationale du Mali (2014-2016). Puis chargé des questions d’énergie, d’eau, des industries, des mines, de l’artisanat, du tourisme, des technologies et des affaires religieuses et président du Comité d’élaboration et de mise en œuvre du Plan stratégique de développement institutionnel de l’Assemblée nationale du Mali (Psdian 2015-2025), avant de se voir confier la présidence de la commission de suivi de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger. Un an plus tard, il sera hissé au poste de président de la commission d’organisation de la Conférence de l’Upci au Mali et chargé du Parlement de l’UIP. Mais, ce qui importe de souligner, c’est qu’Amadou Thiam a été le 1er vice-président de la Plateforme « Antè A Bana ; Touche pas à ma Constitution ».
La volonté affichée de tous les acteurs à aller à la réforme constitutionnelle
Les responsables des partis politiques ont tour à tour exprimé au chef de l’Etat leur respect des institutions de la République et de « sa personne », ainsi que leur attachement à une exclusivité dans la conduite de ce processus de révision de la loi fondamentale. Nonobstant des divergences dans l’approche, tous ont rassuré de leur disponibilité à s’impliquer afin que «tout le monde soit dans le train qui va démarrer». Selon les analystes politiques, « personne ne peut douter aujourd’hui de la pertinence de cette révision. C’est même une priorité », Au lendemain de sa rencontre avec les partis politiques, une forte délégation de la société civile, conduite par Boureïma Allaye Touré, président du Conseil national de la société civile (Cnsc), a été reçue à son tour par le Président IBK. Au cours de l’entrevue, le chef de l’Etat a expliqué avoir convié la société civile pour parler de révision constitutionnelle, d’autant plus que «la constitution de 1992 a révélé des insuffisances». «Notre loi fondamentale doit, au-delà, intégrer de nouvelles dimensions relatives à la décentralisation et doit faire une place à nos autorités légitimes», a justifié IBK qui a aussi mis l’accent sur la création d’une Cour des comptes, conformément aux directives de l’Uemoa. Boureïma Allaye Touré dira : «C’est un signe très fort. Le dialogue est une vertu. Je voudrais vous rassurer que nous avons travaillé pendant 21 jours avec le Comité d’experts. Cette exclusivité doit être observée pour que ce projet prenne en compte toutes les aspirations de nos populations. Nous allons jouer notre partition. Il faut que tous les acteurs puissent y participer pour éviter ce que nous avons connu en 2017 et avant 2017. Nous restons debout, engagés ».
En clair, cette réforme constitutionnelle est une nécessité pour l’ensemble des forces vives de la nation et la classe politique. La seule condition qu’elles posent est l’implication de tous les acteurs afin que les avis des uns et des autres soient pris en compte dans le nouveau projet. Une position partagée par le président de la République qui a laissé entendre que « c’est au peuple de décider du contenu de la nouvelle constitution du Mali. » Tout semble au vert pour que le projet de réforme constitutionnelle passe à la 3e tentative.
André Traoré
Le soleil hebdo