La réussite de la Réforme du secteur de sécurité (RSS) nécessite une implication effective des communautés locales. C’est ce qui ressort de la conférence de clôture du projet FES-UE «Sécurité pour tous» au Mali organisée le jeudi 17 février 2022 à l’hôtel Salam. Mis en œuvre dans les régions de Kayes, Mopti et Gao, ce projet recommande l’implication des communautés afin de garantir la réussite des mesures et actions sécuritaires.
L’implication des organisations de la société civile est une condition sine qua non de la réussite de la Réforme du secteur de la sécurité (RSS) voire de la sécurisation du Mali. C’est ce qui ressort du rapport de la Fondation Friedrich Ebert Stiftung (FES) présenté lors de la clôture du projet Friedrich Ebert Stiftung-Union Européenne (FES-UE) «Sécurité pour tous». Une initiative mise en œuvre dans les régions de Kayes, Mopti et Gao de mars 2019 à février 2022.
Pour une bonne appropriation du processus de Réforme du secteur de la sécurité, les trois rapports (Kayes, Mopti, Gao) ressortent le rôle primordial des organisations de la société civile (OSC). Et cela d’autant plus qu’elles peuvent par exemple informer et sensibiliser les populations à tous les niveaux afin qu’elles comprennent le concept de la RSS et les rôles qu’elles doivent jouer pour l’atteinte des objectifs. Les rapports de la FES militent principalement pour la participation et la responsabilisation des femmes et des jeunes dans la mise en œuvre du processus de la RSS.
Intitulé «Synthèse des études sur les défis locaux en matière de sécurité dans les régions de Kayes, Mopti et Gao», ce rapport fait ressortir le besoin de revoir la composition du Conseil national de réforme du secteur de la sécurité (CNRSS) en y intégrant la représentation suffisante des organisations de la société civile afin de renforcer l’acceptation et l’appropriation du processus par les communautés. «Il serait bénéfique, indique le rapport, d’accorder une place importante dans la RSS à l’instauration d’une justice sociale et à la fourniture des services sociaux de base», deux facteurs qui font pour le moment partie des défis majeurs auxquels sont confrontées les communautés locales et qui poussent généralement celles-ci à la radicalisation.
Une autre recommandation du document de synthèse est la prise en compte des groupes vulnérables et de la dimension genre/équité dans le processus de mise en œuvre de la RSS. Les études de la FES recommandent enfin de promouvoir et de capitaliser les bonnes pratiques tout en rendant réelle la volonté politique du gouvernement.
Initié sur trois ans par la FES et cofinancé par l’UE, le projet FES-UE«Sécurité pour tous» se fixe comme objectif de réussir un ancrage social de la RSS en contribuant aux actions garantissant les mesures de sécurité. La réhabilitation de la maison des travailleurs de Gao, la réalisation de deux ateliers Genre et Jeunesse à Gao ainsi que les trois études sont, entre autres, les activités menées dans le cadre du projet. Cette initiative a permis aux uns et aux autres de comprendre que la sécurité n’est pas que militaire. Et les acquis serviront certainement à aider les Forces de défense et de sécurité maliennes (FDS) dans leur mission régalienne de sécurisation du pays.
Outre le Mali, le projet FES-UE «Sécurité pour tous» est aussi mis en œuvre au Cameroun et au Nigeria, deux pays autres pays qui connaissent une situation sécuritaire préoccupante comme le Mali.
Oumar Alpha