Lors du meeting de la bourse du travail, de Siaka Diakité, secrétaire général de l’Untm, au représentant du parti de Zoumana Sacko, en passant par Adama Diakité, Président du Forum des organisations de la société civile du Mali, Hamèye Founè Mahalmadane, secrétaire général du syndicat libre de la magistrature (Sylima), le Pr Ali Nouhoum Diallo, Président de la Coordination malienne des organisations démocratiques (Comode), Modibo Sangaré, Président de l’Unpr, Dr Oumar Mariko, secrétaire général du parti Sadi, ont tous réaffirmé l’engagement de leurs structures dans la bataille qui doit mettre fin à la volonté présidentielle de réviser la constitution de 1992 du Mali. Après avoir dénoncé l’inopportunité de la révision de la constitution, Siaka Diakité, a indiqué : « Si c’est dans l’intérêt du peuple malien, ATT est suffisamment édifié que le peuple n’en veut pas ». Il a ajouté : « Nous n’allons plus nous taire.
Nous disons non à cette façon de réformer notre constitution ». Adama Diakité, Président du Forum des organisations de la société civile, a voulu savoir si des difficultés liées à la pratique ont empêché le fonctionnement des institutions ou s’il y a eu des crises majeures qui justifient aujourd’hui et à l’instant une réforme constitutionnelle. « A ces questions, nous répondons non », a-t-il déclaré. Avant de rappeler que la société civile dans une déclaration commune avait dénoncé, depuis le 14 mai 2011, son désaccord à lier le processus électoral au projet de réforme constitutionnelle.
« A présent, nous soutenons qu’il faut totalement surseoir à l’organisation d’un référendum afin de permettre à toutes les composantes de la société de s’investir sérieusement pour la pleine réussite des élections présidentielles et législatives de 2012 », a-t-il déclaré. Quant à Hamèye Founé Mahalmadane, secrétaire général du Sylima, il a soutenu que si le Mali est aujourd’hui dans de sales draps, c’est par la faute des homms politiques. Mais, il a rassuré tous ceux qui étaient au meeting de l’engagement du Sylima à leurs côtés pour cette bataille jusqu’au bout. « Nous sommes des sentinelles de la démocratie et des institutions », a-t-il déclaré.
Il est convaincu que rien ne justifie cette réforme « si ce n’est le désir de plaire à un seul homme qui croit que la République du Mali est née avec son accession au pouvoir ». En plus de la référence faite à Kouroukanfouga qu’il considère comme une négation des droits de l’Homme, le secrétaire général du Sylima a affirmé que le Sénat a été créé dans la nouvelle constitution pour permettre au président de la République sortant de caser ses amis et copains avant son départ. Pour conclure, il a déclaré qu’ « avec cette constitution, la République du Mali serait en danger ».
Le Pr Ali Nouhoum Diallo a invité les Maliens à se lever comme un seul homme pour refuser cette imposition de l’arbitraire. « Prenons la rue, c’est la seule solution », fut l’introduction de Modibo Sangaré, président de l’Unpr qui est déjà dans la rue tous les vendredis soir avec ses militants et camarades politiques pour dénoncer cette réforme constitutionnelle, la vie chère et la corruption généralisée. « Le changement est nécessaire dans ce pays. La constitution que ATT veut imposer au peuple malien est démocraticide et liberticide », a-t-il déclaré.
Le Dr Oumar Mariko du Parti Sadi, après avoir clairement indiqué que toutes les dispositions sont prises au niveau de leur parti pour dire non à la constitution, a profité de l’espace pour dénoncer le décret pris en conseil des ministres le mercredi dernier portant nomination des membres de la Ceni. Nombreux sont les participants qui ont été édifiés par l’analyse sans complaisance que Me Gaoussou Diarra a faite du nouveau texte constitutionnel. Selon lui, la nouvelle constitution consacre des inégalités, exclut les jeunes et les nombreux Maliens qui ont d’autres nationalités dans la course au fauteuil présidentiel.
A son avis, le président de la République du Mali devient un monarque, avec des pouvoirs exorbitants. « Par cette constitution, nous allons consacrer un Roi et nous allons tous devenir des sujets et non des citoyens », a-t-il ajouté. Pire, il a signalé qu’on a affaire à une nouvelle constitution. Siaka Diakité a finalement lancé un appel à tous les Maliens : s’apprêter pour respecter les mots d’ordre de mobilisation qui seront lancés pour barrer la route à cette tentative de faire du Mali une République bananière.
Assane Koné
Le Républicain 12/09/2011