référence/évacuation du niveau villages vers le CSCOM : Un système qui sauve des vies !

A l’instar de beaucoup d’autres régions du pays, le désenclavement intérieur de Ségou a une répercussion négative sur la santé des populations. A partir du modèle communautaire de référence évacuation appliqué à Barouéli, l’espoir est permis dans le combat contre la mortalité maternelle et néonatale.

Après le cas de décès émouvant d’une parturiente faute de moyen d’évacuation dans le village de Dougadougou, l’implication de la population ne s’est  pas fait attendre dans la lutte contre la mortalité maternelle et néonatale. Une implication qui a rendu facile sa tâche au médecin chef de Barouéli, réputé actif contre le danger.

En collaboration avec les populations, M. Bagayogo,  c’est de lui qu’il s’agit, a mis en œuvre une approche pilote dont, la sensibilisation, la construction de structures d’accueil des parturientes dans les villages, l’aménagement des voies d’accès villages-CSCOM et l’acquisition de moyens de transport adapté aux réalités du terrain constituent des étapes essentielles.

Avec une ambulance (moto taxi) médicalisée les femmes de grossesse à terme sont évacuées dans les CSCOM à seulement 3500 F CFA dont 20% sont pris en charge par la mairie, 30% par l’ASACO et 50% par les villages.

Ceci aura été une réponse à trois des quatre phases du retard qui engendre la mort  des femmes et des enfants.  Il s’agit notamment des retards au niveau communautaire de la reconnaissance des signes de danger liés au développement de la grossesse ; dans les prises de décision de recourir aux soins,  et le retard à rejoindre une structure de santé apte à fournir des soins adaptés.

Cette phase expérimentale a été couronnée de succès et s’est vite rependue dans les aires de santé de Moabougou, Gouendo, Konobougou, NDilla, Tamani, Sanando… avec au total 57 villages couverts.

Selon le médecin chef de Barouéli, la contribution financière des partenaires comme OMD5, Unicef et Plan Mali est pour beaucoup dans la réussite de cette expérience qui fait des émules dans le pays.

Se félicitant de l’expérience en marche de cette référence/évacuation des urgences obstétricales, le directeur régional de la Santé, Alassane Balobo Dicko a rappelé que ce système est issu du cadre conceptuel de la Direction nationale de la santé date de 1995.

S’il reste entendu que les taux de mortalité maternelle et néonatale à Ségou ne sont pas des plus faibles du Mali, force est de reconnaitre que ce système a permis à plus d’un d’espérer. D’autres efforts  mis en œuvre dans la région concourent au même objectif.  Il s’agit entre autres des soins obstétricaux néonataux d’urgence ; le positionnement de la planification et la formation du personnel qualifié avec l’introduction des méthodes de longue durée ; l’initiative des différentes gratuités (césarienne, CTA, ARV, MLD) ; l’organisation des soins essentiels au niveau communautaire avec la fonctionnalité de 443 agents de santé communautaire et l’initiative du projet des villages millénaire, etc.

Au nom de la population, le président de l’ASACO de Moabougou, Hamidou Coulibaly, a témoigné de la portée de ce système sur la mortalité maternelle et néonatale dans son village.

Selon le ministre de la santé, Soumana Makadji, « il est impérieux de renforcer les actions déjà entreprises, tout en restant imaginatif dans leur mise en œuvre si nous voulons avoir une réduction significative de la mortalité maternelle et néonatale.

Pour lui, le système référence-évacuation permettra de rapprocher les services sanitaires des populations conformément à la politique nationale de santé du Mali. Ce système, a-t-il ajouté, permettra aussi de sauver davantage des vies humaines, prévenir les cas de fistule obstétricale et par conséquent éviter la dislocation de nouveaux ménages, et permettra aux femmes de s’épanouir et de jouir de tous leurs droits. C’est pourquoi, il a invité l’ensemble des préfets des cercles de la région de Ségou (présents à la cérémonie) leurs médecins chefs des districts sanitaires à faire en sorte que les communautés de leurs cercles s’inspirent de l’expérience de Barouéli afin de créer des conditions de prévention des complications liées à la grossesse et à l’accouchement, avec comme conséquence la réduction des dépenses de santé et l’accroissement de l’épargne au niveau familial.

Comme pour assurer la poursuite de cette initiative salvatrice, un lot d’équipement d’une valeur de 319 671 793 F CFA (financé par le Canada dans le cadre de l’appui budgétaire) a été remis à des aires sanitaires de la région. Ce lot était composé de mobiliers et matériels médicaux : des toises, 223 pèses personnes, des dizaines de tables d’opération et tables d’accouchement, deux véhicules de supervision,  quatre ambulances 4×4 et 40 motos ambulances.

Le ministre aussi remercié l’ensemble des partenaires techniques et financiers tels le Canada et les Bays-Bas qui interviennent dans le cadre de l’appui sectoriel.

Source Ministère de la santé

L’Indicateur du Renouveau

10 Août 2012