Avec le franc-parler qu’on lui connaît, la puissante 5ème vice-présidente de l’ADEMA-PASJ, non mon ancien maire de la commune I du district de Bamako, Mme Konté Fatoumata Doumbia accuse le Premier ministre de Transition d’avoir floué la classe politique et les autres.
D’où les frictions du moment…
Cette « dame de fer », qui vient d’être réélue à la tête du mouvement national des femmes de l’ADEMA-PASJ et qui se porte candidate à la présidence de la Ruche lors du congrès du week-end prochain, estime qu’il n’est pas tard pour que les autorités de transition rectifient le tir en tendant la main aux acteurs politiques et de la société civile.
Concernant ses sentiments après sa réélection comme présidente du mouvement national des femmes du parti de l’abeille solitaire, Mme Konté Fatoumata Doumbia assure qu’elle n’était pas candidate à sa propre succession jusqu’ à moins de trois semaines de la tenue du congrès.
« Mais quand les gens estiment que je suis mieux placée pour décanter la situation, en tant que militante, il est de mon devoir d’accepter ce sacerdoce, bien que le milieu féminin est très complexe.
Finalement, j’ai accepté en me disant que ça pourrait être un dernier effort pour moi’ ».
Et de rappeler qu’elles étaient deux candidates, qu’elle n’a pas fait campagne, croyant que cela va être un processus consensuel.
«Mais au camp adverse, il y a eu des manipulations, des intox, des malentendus, des tapages bref ce n’était pas du tout facile » relève-t-elle.
Avant d’ajouter que le bureau a été mis en place difficilement…
« Je me suis déjà engagé et je mettrai tout en œuvre pour réussir cette mission ».
Quid de ses ambitions lors du congrès du parti, le week-end prochain ?
Sera-t-elle candidate à la présidence du parti ?
« Je voudrais d’abord préciser que le mouvement des femmes et celui des jeunes sont des mouvements affiliés au parti.
Je suis actuellement la 5ème vice-présidente du comité exécutif.
Je suis candidate et je maintien ma candidature à la présidence du parti », a-t-elle répondu
Analysant la polémique sur la prolongation ou pas de la transition, l’ancien maire de la commune I du district de Bamako semble opter pour la résignation.
« Nous à l’ADEMA, nous avons toujours été clairs sur notre position : nous ne nous inscrivons pas dans la logique de la prolongation de la transition.
Mais, nous avons compris que nous n’avons pas anticipé ;
puisqu’à l’horizon, ce qui se dessine, ce sera une prolongation de fait.
L’opinion nationale et internationale est là.
Si la gouvernance actuelle pense que c’est la meilleure solution, on va les laisser faire.
Mais, il faut souligner qu’une transition est une disposition spéciale, un moment d’exception et on ne peut pas continuer longtemps dans une disposition d’exception », explique-t-elle.
Pour elle, l’insécurité brandie par les autorités comme argument est toujours grandissante, déplore-t-elle.
Avant d’indiquer que « nous ne pouvons pas attendre la fin de cette insécurité pour voir la fin de la transition.
Et, parallèlement à ça, las Maliens connaissent aujourd’hui des difficultés économiques et financières exceptionnelles. Tout est devenu cher et les Maliens vivent difficilement…. »
Comment apprécie-t-elle le gouvernement de transition ?
La présidente des femmes de l’ADEMA-PASJ est-elle satisfaite ?
« Je ne suis pas sûr que le Premier ministre est aujourd’hui dans de bonnes dispositions pour rassembler les acteurs sociopolitiques du pays, quand on parle d’inclusivité.
Il ne veut pas peut tendre la main à qui que ce soit.
Pour moi, le Premier ministre est en train de se foutre des partis politiques. Vraiment, dès le départ, Choguel a floué tout le monde ».
Et de rappeler qu’au départ, c’est une sorte d’examen de Bougouni qui a conduit à la crise politique d’août 2020, avec la chute d’IBK.
« Les politiques se comportaient comme si chacun se disait si ce n’est pas moi, ce ne sera pas toi.
Ce qui fait qu’aujourd’hui, je peux dire que j’ai plus confiance en les militaires qu’en les politiques… ».
Elle suggère toutefois qu’on devrait faire appel à tous les partis politique pour un vrai gouvernement d’union, au lieu de leur tourner le dos.
Et l’ancien maire de se rappeler que c’est l’ADEMA-PASJ qui a posé les bases de ce qui existe aujourd’hui au Mali.
Ce qu’elle appelle les acquis démocratiques, malgré les insuffisances.
Aux partis politiques Mme Konté Fatoumata Doumbia appelle à la coordination des actions.
Tout en estimant que reconstruire le Mali, c’est bon, mais cela ne peut pas être fait par un seul parti politique ou un groupe de personnes ;
« il faut que les citoyens se donnent la main. »
A la question de connaître ses sentiments sur la tension actuelle entre Paris et Bamako, l’aspirante au fauteuil de président du parti ADEMA-PASJ pointe un doigt accusateur sur le gouvernement.
« Pour moi et le franc parler qui me caractérise, c’est le gouvernement malien qui a laissé faire, en autorisant les manifestations intempestives des jeunes contre la France.
Qui parle de France parle de l’Union Européenne et, ces jeunes ne maitrisent pas beaucoup de choses.
Quand on est autorité, c’est un minimum de formation et d’informations en direction de toute la population. Cette tension s’est exacerbée par la sortie du Premier ministre lors de la dernière assemblée générale de l’ONU. Choguel K. Maïga profite de l’occasion pour mettre en cause les acquis de la démocratie et ce n’est pas honnête ».
Bruno D SEGBEDJI