Le développement économique et social des personnes bègues était l’objectif des cinq jours du séminaire organisé par l’ONG Association Solidarité pour le développement plus (Asso+), avec le soutien financier de l’Entreprise SOMAFREC.
La cérémonie d’ouverture, qui a eu lieu le lundi 26 septembre à Kanadjiguila, au bord de la Route nationale 5, était présidée par le Secrétaire général de l’ONG Asso+, Moussa Fodé Traoré, en présence du Président de l’Association «Vaincre le bégaiement», Soumaila Coulibaly, et du Consultant Issa Coulibaly.
Il est à rappeler que le bégaiement est une perturbation du rythme de la distribution temporelle des éléments vocaux produits et de la fluidité de la parole. Il en existe trois formes, le bégaiement clonique, le bégaiement tonique et le bégaiement tonico-clonique.
Le premier se caractérise par la répétition en salves ou en saccades explosives d’un phonème ou d’une syllabe. Il est quelque fois imagé par le tir à la mitraillette. Le second est le plus pénible et le plus éprouvant et est caractérisé par un aspect spasmodique, avec des blocages de flux de l’émission verbale, plus ou moins importants, qui se produisent en début ou en fin de phrase.
Le dernier type de bégaiement est une association des deux premières formes, mais avec prédominance de l’une ou de l’autre. On estime qu’environ 70 millions de personnes dans le monde sont touchées par cette maladie, soit environ 1% de la population mondiale.
Lors de l’ouverture de cet important séminaire, le Secrétaire général de l’ONG Asso+ a confié que celui-ci entrait dans le cadre des activités de l’ONG. Au Mali, on estime que 150 000 personnes souffriraient de ce handicap. Les causes en sont multiples et peuvent se regrouper en deux groupes.
Le premier a des facteurs prédominants qui sont entre autres l’hérédité, le sexe (on compte de 3 à 4 garçons bègues pour 1 fille), les troubles de la latéralité et les troubles de l’acquisition du langage et de la parole. Le second groupe a pour causes essentielles un déménagement, la naissance d’un cadet, la mise à l’école, une séparation ou un traumatisme affectif, a expliqué M. Traoré
Il ajoutera par la suite que la maladie apparait chez l’enfant en bas âge, soit pour 27% des enfants avant 3 ans, pour 68% entre 3 et 7 ans et pour 5% après 7 ans, selon une étude menée par L. Rustin en 1992. Aucune thérapie ne peut éliminer la présumée cause physique du bégaiement et on ne peut donc parler de guérison, à en croire le Secrétaire général.
C’est dans ce contexte que l’ONG Association Solidarité pour le développement plus, avec le soutien de l’Entreprise SOMAFREC, a initié cette rééducation du bégaiement. L’objectif de cette formation est de favoriser le développement économique et social des personnes bègues.
Il s’agit plus spécifiquement de contribuer à la démystification du bégaiement au Mali, de sensibiliser les populations sur les causes de cette maladie, de réduire le handicap chez les personnes qui sont bègues et de réduire la déperdition scolaire des enfants bègues, a déclaré le Secrétaire général de l’ONG Asso+.
Adama Bamba
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