On sait les forces vives de la nation très divisées sur le contenu de l’accord d’Alger signé en juin dernier. Il y a ceux qui rejettent en bloc le document, estimant que le Mali se trouve plus que jamais fragilisé et se trouvera complètement divisé. L’ancien Premier ministre Soumana Sacko n’était pas allé par quatre chemins en dénonçant ledit accord, même avant sa signature par les parties.
Puisque la question de la stabilisation du pays va au-delà des affinités politiques, l’accord d’Alger a eu des soutiens même au sein de l’opposition. Cette dernière considère que le document sauve l’essentiel, bien qu’il soit loin d’être parfait pour sortir le pays du bourbier. Pour parfaire le processus, c’est donc un dialogue national impliquant toutes les forces vives que proposent certains partis de l’opposition comme le Parena.
La nécessité de cette concertation nationale a d’ailleurs été abordée, avant la sortie de l’Adema Association, par des représentants du Parena lorsqu’ils ont été démarchés par le Premier ministre Modibo Keïta. Ainsi, le rassemblement que souhaite IBK autour du redressement du Mali butte contre la sélection opérée au sein des forces vives.
L’une des difficultés de la mise en application de l’accord d’Alger sera l’interprétation des textes qui ne signifient pas forcément les mêmes choses pour tous. Selon que l’on soit du côté des ex-rebelles, des radicaux nationalistes ou de l’Etat central, les phrases et les notions juridiques seront diversement abordées au cours de l’application.
Pour transcender les clivages, il serait avantageux d’avoir toutes les tendances autour de la table. Le pays gagnerait du temps en allant à la réconciliation sur cette base, au lieu de circonscrire le champ au cercle d’amis et d’alliés du camp présidentiel. Or, la proposition des membres de l’Adema Association a pris le contre-pied de la démarche du président IBK.
Soumaila T. Diarra
Source: Le Républicain-Mali 07/09/2015