Même si la Synergie des syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 est de nouveau au front pour revendiquer la mise en œuvre intégrale de l’article 39 de la Loi N° 2018-007 du 16 janvier 2018 (malgré l’harmonisation de la grille des salaires), les partenaires de l’Ecole malienne s’accordent sur les efforts consentis par le gouvernement pour non seulement apaiser le climat scolaire, mais aussi améliorer le niveau de l’enseignement fondamental, général et professionnel. Depuis sa nomination au ministère de l’Education nationale, Mme Sidibé Dédeou Ousmane ne se ménage pas pour être à la hauteur des attentes.
Redonner à l’école ses lettres de noblesse ! Tel est le pari que s’est fixé Mme Sidibé Dédeou Ousmane en acceptant le portefeuille de l’Education nationale. Elle partage cette ambition avec nos Partenaires techniques et financiers (PTF), notamment la Banque mondiale. Et le séjour du vice-président de l’Institution de Bretton Woods pour l’Afrique de l’ouest et du centre a été une belle opportunité de procéder à la revue du partenariat fécond qui le lie au Mali.
Pour la circonstance, Mme Sidibé Dédeou Ousmane, n’a pas manqué de punch pour défendre sa vision devant M. Ousmane Diagana lors de sa visite de travail de 72 heures en septembre dernier. La ministre a ainsi dévoilé les grands axes de la Feuille de route par laquelle elle compte redonner à l’école ses lettres de noblesse. Au Mali, a-t-elle rappelé, le secteur de l’Education a besoin d’une véritable réforme pour arrêter le naufrage marqué notamment par la baisse du niveau scolaire. D’où la nécessité de procéder à des réajustements, de mener une réflexion sur les diverses réformes mises en œuvre… Bien évidemment, il y a des choses à faire et des vieux réflexes à bannir de l’école pour préparer l’avenir du pays.
L’ampleur des réformes souhaitées pousse à s’intéresser attentivement à la question du coût et du financement de l’Education. Et le gouvernement a la responsabilité première de mobiliser et d’allouer les ressources financières nécessaires à la mise en place d’un système d’enseignement accessible et de qualité. Pour ce faire, il faut d’abord reconnaître l’Éducation comme une véritable entreprise nationale dont les bénéfices dépassent l’individu et la localité.
Il est de notoriété publique que le progrès de l’enseignement sert principalement les intérêts généraux de la société. Et autant les besoins seront considérables, autant le financement de l’éducation constituera un investissement et non une dépense. Et cela d’autant plus qu’elle est un important facteur de développement économique contribuant à augmenter la productivité du travail et à hausser le niveau de vie.
Un engagement commun face aux énormes défis
La séance de travail avec M. Diagana s’est déroulée sous les auspices les plus favorables avec la ferme volonté d’aller ensemble de l’avant, après la reprise de la coopération suspendue par la Banque mondiale suite aux événements politiques qui ont émaillé notre pays le 24 mai 2021. Désormais, le Mali et la Banque mondiale partagent l’engagement de faire en sorte «qu’aucun enfant ne doit être laissé pour compte». Et dans les mois à venir, ils sont déterminés à approfondir la réflexion sur des questions comme : quelle stratégie de rattrapage afin de permettre aux élèves de combler les deux années perdues à cause de la fermeture des écoles en raison de l’insécurité, de l’amélioration de la gestion des enseignants ?
Les défis sont énormes et des réponses urgentes et efficaces doivent être définies et mises en œuvre ensemble, singulièrement au niveau de l’enseignement technique et professionnel afin de booster le développement industriel qui a nécessairement besoin de ressources humaines qualifiées. Et cela parce que l’enseignement général dans les établissements secondaires et dans les universités, en général, ne prédestine pas les apprenants aux industries car les disciplines enseignées y sont beaucoup plus théoriques que pratiques.
Tout comme les sciences sociales et même les mathématiques et les sciences physiques enseignées sont de loin inadéquates aux usines. Il faut donc des enseignements spécifiques capables de répondre aux besoins des rares usines existantes et susceptibles de répondre aux attentes de l’industrialisation que le pays doit combler pour accélérer sa croissance économique. C’est, en effet, dans les écoles professionnelles qu’on forme le mieux les apprenants aux métiers des entreprises et des usines.
De ce fait, pour son industrialisation, le Mali devrait s’appuyer sur la formation professionnelle. Ce sont les grandes écoles techniques et professionnelles qui offrent et offriront le mieux une main-d’œuvre qualifiée aux industries.
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EXAMENS DE FIN D’ANNÉE 2020-2021
Le défi de l’organisation relevé malgré un front social en ébullition
Après la proclamation des résultats du baccalauréat, la ministre de l’Education nationale a remercié tous les acteurs impliqués dans la préparation et l’organisation réussie des examens de fin d’année.
«Certes, la tâche n’a pas été facile, mais avec l’engagement des uns et des autres, nous avons réussi», a déclaré Mme Sidibé Dédeou Ousmane. «Je salue les hautes autorités du pays, notamment le président de la transition, Colonel Assimi Goïta, le Premier ministre Choguel Maïga et tous les membres du gouvernement qui n’ont ménagé aucun effort afin que les épreuves se déroulent dans de meilleures conditions», a-t-elle ajouté.
«Grâce aux efforts de tous, en particulier ceux des enseignants, l’année scolaire 2020/2021, contrairement aux années précédentes, a été une année scolaire quasi-normale. Cette année scolaire n’a connu presque pas de perturbations et les élèves ont été exposés longuement aux enseignements/apprentissages», avait souligné Madame le Ministre dans son message publié à l’occasion de la rentrée scolaire. «Tous les examens nationaux se sont déroulés dans les conditions conformes aux standards internationaux requis en la matière. Une lutte implacable a été engagée contre la fraude, la fuite des sujets et les faux sujets», s’est-elle réjouie.
Les résultats techniques enregistrés sont les suivants :
-au Diplôme d’Etudes Fondamentales (DEF), 68,67 d’admis contre 64,37 % en 2020 ;
-au Baccalauréat général, 39,23 % d’admis contre 21,42 % en 2020 ;
-au Baccalauréat technique, 33,53% d’admis contre 30,50 % en 2020 ;
-au Certificat d’Aptitude Professionnelle (CAP), 41,02 % d’admis contre 40,79 % en 2020 ;
-au Brevet de Techniciens (BT1), 27,27 % d’admis contre 29,59% en 2020 ;
-au Brevet de Techniciens (BT2), 77,68% d’admis contre 73,72% en 2020 ;
-aux examens de fin de cycle des Instituts de Formation des Maîtres (IFM), 99,64 % d’admis contre 99,23 % en 2020.
Pour l’année scolaire 2020-2021, le taux de réussite au BAC (38,75%), le meilleur taux au Mali depuis dix ans. «Ces résultats indiquent une meilleure performance des élèves aux examens de cette année en comparaison avec celle de l’année scolaire 2019/2020», a souligné le ministre de l’Education nationale. «Des efforts ont été faits mais beaucoup reste à faire», a-t-elle rappelé. Une occasion toute indiquée pour la ministre Sidibé d’appeler tous les acteurs à s’impliquer davantage pour redonner à l’école son prestige d’antan.
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MALI/UNESCO
La Ministre de l’Education nationale à l’UNESCO
La ministre de l’Education nationale, Mme Sidibé Dédeou Ousmane, et son collègue de l’Enseignement Supérieur ont participé à la 41e session de la conférence générale de l’Organisation des nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) à Paris (du 9 au 24 novembre 2021). Des personnalités du monde entier y ont pris part.
Après la cérémonie d’ouverture le 9 novembre 2021, l’après-midi fut consacrée à l’élection du Directeur général de l’UNESCO. Et la Directrice générale sortante, Mme Audrey Azoulay, a été reconduite à son poste pour tenir les rênes de l’UNESCO pour un mandat de deux ans. Évoluant dans le secteur de la culture depuis le début de sa carrière professionnelle, elle a, entre autres, travaillé au financement du secteur audiovisuel public français puis à la réforme et à la modernisation des systèmes français d’aide au cinéma. Elle a également effectué des missions comme experte auprès de la Commission européenne sur les questions de culture et de communication.
En dehors de cette élection, cette 41e session de la conférence générale de l’Unesco s’est beaucoup intéressée à la question du pari de l’avenir sur l’éducation. Sur place, Mme Sidibé a aussi pris part à la réunion ministérielle du Programme Renforcement de Capacités en Éducation (CapED) avec la sous-directrice générale de l’UNESCO pour l’éducation. Elle a été surtout marquée par un petit-déjeuner d’échanges et de partage entre les responsables des départements en charge de l’Éducation.
Accompagnée de ses homologues de l’Enseignement supérieur et de la Culture, Mme Sidibé Dédeou Ousmane a également rencontré les étudiants maliens en France à l’ambassade du Mali à Paris. Des instants de partage, de partage et de réflexion qui ont surtout permis d’échanger sur les préoccupations et les difficultés de l’Association des Diplômés et Étudiants maliens (ADEM) et de l’Association des Étudiants maliens d’Ile de France (AIMF).
Les ministres présents ont tour à tour pris la parole pour présenter les missions de leurs départements respectifs et appeler les apprenants à prendre conscience des défis qui sont les leurs. Les hôtes du jour ont salué cette belle initiative et se sont dits rassurés. Les étudiants ont émis des doléances à savoir la mise en place de garantie du renouvellement du titre de séjour, la réduction du délai d’homologation des diplômes obtenus à l’étranger, le recrutement dans l’enseignement supérieur, la création d’une base de données des étudiants ou encore l’accompagnement et le financement des thèses entre autres.
Il faut également rappeler la présence à cette rencontre d’échanges, d’acteurs culturels maliens vivant en France. La ministre de l’Education nationale, Mme Sidibé Dédeou Ousmane a profité de l’opportunité pour rappeler l’engagement et l’implication des autorités du pays pour l’amélioration de la qualité de l’éducation malienne.