• 245 atteintes à la sécurité, 67 soldats tués, 333 civils tués, 175 blessés et 145 enlèvements
• Antonio Guterres demande la prorogation du mandat de la Minusma jusqu’au 30 juin 2020
Depuis le 31 mai 2019, le rapport trimestriel du secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies (ONU), Antonio Guterres sur la situation au Mali est disponible. Ce rapport de 22 pages évoque la situation sécuritaire, humanitaire, politique, juridique et institutionnelle au Mali. Au cours des trois derniers mois au Mali, Antonio Guterres a fait savoir qu’il y a eu 245 atteintes à la sécurité, 333 civils ont été tués, 175 blessés, 145 signalements d’enlèvements de civils. En outre, il dira que 67 soldats maliens ont été tués et 51 autres ont été blessés. Au cours de la même période, il a précisé que 4 soldats de la paix ont été tués et 12 autres blessés.
«Le centre du pays connaît une escalade de la violence intercommunautaire et les affrontements entre les Dogons et les Peuls, exacerbés par la présence de groupes extrémistes, ont entraîné la mort d’un grand nombre de civils, dont au moins 157 ont été tués durant le massacre perpétré le 23 mars à Ogossogou dans la région de Mopti. Dans le nord du pays, la situation en matière de sécurité dans les régions de Gao et de Ménaka a été marquée par des violences visant les populations locales, la recrudescence des actes de banditisme, des assassinats ciblés de membres de groupes armés, signataires ou non de l’Accord, et des attaques contre les Forces de défense et de sécurité maliennes et la MINUSMA », a souligné le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres dans son dernier rapport sur le Mali. Avant d’ajouter que c’est dans le nord du Mali qu’a été enregistré le plus grand nombre d’attaques asymétriques commises par des groupes terroristes (34 sur un total de 59), mais c’est dans le centre du pays que se sont produites les attaques les plus meurtrières. « Les Forces de défense et de sécurité maliennes sont restées les principales cibles et victimes d’attaques menées par des groupes terroristes. Elles ont été la cible de 35 attaques, au cours desquelles 67 soldats ont été tués et 51 blessés. Au total, 12 attaques ont visé la MINUSMA, 11 attaques ont visé des groupes armés signataires et 1 attaque a visé des forces internationales. 4 soldats de la paix ont été tués et 12 blessés. À Gao et à Ménaka, 43 membres de groupes armés signataires ont été tués et 17 blessés », révèle rapport. Selon le rapporteur, 49 cas d’utilisation d’engins explosifs improvisés ont été enregistrés. « Au total, il y a eu 245 atteintes à la sécurité au cours desquels 333 civils ont été tués et 175 blessés, ainsi que 145 signalements d’enlèvements de civils. On a recensé 10 explosions qui ont fait 11 morts et 26 blessés parmi des civils dans les régions du centre du pays », a déploré Antonio Guterres. A l’en croire, 1 423 combattants des mouvements armés s’apprêtent à rejoindre officiellement les rangs des Forces armées maliennes. Au terme d’une formation de 3 mois, dit-il, ces combattants seront redéployés dans le nord. A ses dires, depuis janvier, 539 anciens membres des Forces de défense et de sécurité maliennes qui avaient déserté ont été enregistrés et transférés vers trois centres de formation, à Bamako, Markala et Séguéla, afin de suivre une formation de 45 jours dispensée par la mission de formation de l’Union européenne au Mali, à la suite de quoi ils réintégreront officiellement les Forces de défense et de sécurité maliennes. S’agissant de la situation des droits de l’homme, le patron de l’ONU a indiqué qu’il y a eu 74 cas de graves violations des droits de la personne et atteintes à ces droits concernant au moins 410 victimes, dont au moins 30 femmes et 36 enfants, ont été recensés. A cet effet, il invita les autorités maliennes à traquer les auteurs de ces forfaits et les traduire devant la justice afin de mettre fin à l’impunité.
Au regard de cette recrudescence des attaques terroristes, Antonio Guterres recommande au Conseil de sécurité des Nations unies de proroger le mandat de la MINUSMA (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali) jusqu’au 30 juin 2020. Par ailleurs, le secrétaire général de l’ONU a invité les parties maliennes à accélérer la mise en œuvre de l’accord de paix.
Aguibou Sogodogo