La nuit suivante, des sapeurs du 17ème régiment du génie parachutiste (RGP) sont parachutés au-dessus de l’aéroport de Tombouctou pour évaluer l’état de la piste en vue de sa réhabilitation. Dans la nuit du 7 au 8 février, des commandos des forces spéciales sont parachutés sur l’aéroport de Tessalit afin de sécuriser la piste pour permettre un poser d’assaut d’une cinquantaine de soldats du 1er régiment de chasseurs parachutistes (RCP), venus de Kidal. Un poser d’assaut permet de décharger d’un Transall en quelques minutes des soldats et/ou du matériel sur la piste suivi d’un redécollage immédiat. Le samedi 9 février à l’aube, 10 sapeurs parachutistes et près de 14 tonnes de matériel (engin de terrassement, groupe électrogène, …) sont largués au-dessus de l’aéroport de Tessalit. Quelques minutes plus tard, les sapeurs commencent à effacer les buttes de terre qui entravaient la piste en plusieurs endroits. Pour le général Vincent Desportes, ex-chef de l’Ecole de guerre, l’armée française est « l’une des seules armées à savoir pratiquer des opérations aéroportées ». La prise de l’aéroport de Tombouctou par les forces spéciales et le largage dans le même temps de 250 légionnaires à quelques km de là a permis de « boucler la zone très rapidement », dit-il. Les OAP, savoir-faire maîtrisé « seulement par les Américains (82ème Airborne), les Russes et les Français » assurent « l’effet de surprise », confirme le général Henri Poncet, ancien commandant de la Brigade parachutiste (BP) et du Commandement des opérations spéciales (COS). Les hommes et le matériel sont largués, explique le général Poncet, soit sur une zone déjà balisée, soit sur une zone qui va l’être. Des chuteurs opérationnels s’infiltrent sur la zone prévue (aéroport) en dérivant sous voile jusqu’à 50 km ou en étant largués à 150 mètres d’altitude.
Une fois au sol, ils guident les pilotes de Transall C-160 ou d’Hercules C-130 par radio et avec une « lampe-mitraillette » qui émet des signaux de reconnaissance invisibles depuis le sol. Les avions de transport peuvent ensuite, soit larguer parachutistes et matériels, soit les débarquer au sol lors d’un poser d’assaut. « On peut maintenant larguer avec une très grande précision et une très grande sécurité des matériels lourds de plusieurs tonnes grâce aux progrès qui ont été faits sur les voilures », ajoute le général Desportes, relevant que le largage d’un tracto-chargeur (engin de levage), comme à Tessalit, « n’avait pas été fait depuis longtemps ». Les matériels lourds sont conditionnés actuellement sur une base d’OAP installée à Abidjan, dit au blog Secret Défense le général Patrice Paulet, commandant les huit régiments et les 7.500 hommes de la Brigade parachutiste.
Retour des déplacés du Nord: Des rotariens s’en préoccupent toujours
Les rotariens membres de la commission en charge des déplacés du Nord du Mali ne finissent pas de remuer leurs méninges pour apporter plus d’assistance aux familles démunies. Ainsi, ils ont initié une rencontre jeudi dernier à l’hôtel Al Farouk au cours de laquelle une présentation a été faite sur le vécu des déplacés et les conditions de leur retour au bercail. On y notait la présence de Bernard Jacquin, Président de la Commission des déplacés du Nord, Rotary Club Bamako Koulouba, Ismaël Ben Barka, Rotary Club Bamako Kanu, Augustin Témé, Rotary Club Amitié et représentant de SOS ATTITUDES. Etaient également présents des délégués de la croix rouge suisse : Sandra Reschlimann, Kamilou Wahabou et le délégué français Armand Phipps.
Il s’agissait pour eux d’échanger sur les conditions de retour des personnes déplacées du Nord du Mali. Certes, les gens aspirent au retour, mais il y a la nécessité d’assurer la sécurité et la stabilité dans les zones libérées. Face à ces préoccupations, les rotariens ont jugé nécessaire de travailler avec les délégués de la croix rouge qui ont plus de facilités d’intervention sur le terrain de l’humanitaire.
Bernard Jacquin a rappelé l’élaboration d’un programme d’assistance pour la prise en charge des personnes déplacées et les actions menées sur place. En fait, depuis mai l’ensemble des clubs de rotary se sont mis en synergie pour aider les familles déplacées. C’est ainsi que plusieurs actions ont été menées depuis juin au camp de Sévaré. On peut noter la distribution de céréales et de lait offert aux enfants 2 ans et 5 ans.
Et de se réjouir : » Après on a lancé un appel à nos amis rotariens de l’extérieur pour nous aider à résoudre certains problèmes de l’environnement et de logement relatif au manque de tentes. C’est ainsi qu’on a eu une réponse favorable de SOS ATTITUDES qui nous a offert 203 tentes. On a remis 150 tentes à Médecins du Monde Belgique, 20 à Handicap International et 33 à la croix rouge malienne « . En outre, le Président de la Commission s’est appesanti sur la nécessité de coordonner avec la croix rouge : les déplacés ont envie de rentrer chez eux pour redémarrer leurs activités.
Dans sa présentation sur le vécu des déplacés, Mme Maïga Aziza Mint Mohamed, coordinatrice du réseau des femmes leaders des régions Nord du Mali, a relevé le manque de moyens financiers et l’endettement ; les difficiles conditions de vie et la souffrance des familles déplacées qui ont fort envie de retourner chez eux. En plus, elle a déploré l’état des habitations en banco dans les zones sous occupation. » Nombre de femmes souhaitent le retour. L’aspiration au retour est légitime -: Avec quoi et comment ? Tel est le cri de cœur des déplacés « , a-t-elle lancé.
Face à ces constats, il urge d’envisager des mesures d’accompagnement pour faciliter la réinsertion socio économique financière ou matérielle des déplacés avec l’appui de l’Etat et des partenaires. Il s’agira de mettre en place un fond de démarrage des activités , de consolider la paix et la sécurité et de créer les conditions de dialogue entre toutes les composantes de la société en vue de panser la plaie de la haine raciale.
M. Maïga
Le Scorpion 2013-02-21 01:01:48