Et pour cause la CEDEAO n’a peaufiné aucune des cinq phases d’opération nécessaires pour la reconquête du Nord occupée par des terroristes de tout acabit, des Djihadistes et des islamistes appelés communément des fous de Dieu. En effet il ressort que dans le document proposé par la CEDEAO, aucune des cinq phases d’opération n’est mentionnée la dessus. Seulement le nombre de soldats fixé à 3.300 personnes et un montant faramineux de 550 millions d’Euros jugé exorbitant. Du coup le conseil de sécurité de l’ONU chargé de voter une résolution portant sur l’intervention, a demandé à la CEDEAO d’aller revoir sa copie. Ce qui va prendre quatre à six mois pourquoi pas une année pour voir enfin cette fameuse MICEMA débarquer au Mali.
Les cinq phases d’opération oubliées par la CEDEAO
Pour une telle opération gigantesque il faut obligatoirement cinq phases pour être sûr à 99,99% de réussite surtout dans une zone désertique et trop risquée. Ainsi la première phase concerne la phase d’avertissement qui est d’ailleurs en cours avec les différents échanges effectués entre les occupants et les différents facilitateurs et médiateurs. La CEDEAO a pêché aussi du fait qu’elle ne connaît pas le nombre exact des pays engagés pour l’envoi du contingent dans le cadre de la récupération du Nord. Elle n’a pas pu aussi de définir la nature des troupes dans le domaine des transmissions, des appareils de déminage, des hommes, des catégories d’armes spécifiques et propices dans ces terrains désertiques. Après cette phase, une 2e phase qui est celle de la préparation qui va définir les règles d’engagement des troupes étrangères sous la bannière du conseil de sécurité. Cette phase suppose que tous les matériels nécessaires sont disponibles avec des hommes prêts. Bref il s’agit de donner des dernières consignes comme en football ou en boxe. Une fois ces choses acquises, le conseil de sécurité décide de prendre une résolution en fonction de cette première phase. Ensuite la phase de déploiement où la CEDEAO devrait préciser les différentes modalités des zones de conflit. Il s’agit de préciser la place, la trajectoire, le rôle et l’endroit des différents bataillons prêts à engager la guerre.
Quant à la phase de déploiement, la CEDEAO devrait préciser aussi si toutefois les forces étrangères viendront en appui, ou bien viendront combattre ou bien viendront en simple coordination avec les forces armées maliennes. Enfin la cinquième phase qui concerne le redéploiement, la CEDEAO devrait là aussi préciser quel sort sera réservé aux troupes qui vont conquérir une localité ou une ville conquise. Bref de déterminer la part de chaque bataillon au cours de la bataille. En plus de ce manque de plan élaboré, la CEDEAO n’est pas parvenue à convaincre l’Algérie et la Mauritanie d’aller en guerre totale. Pour l’instant seul le Niger, le Tchad voire l’Afrique du sud sont disponibles à envoyer des troupes au Mali. C’est au vu de toutes ces insuffisances criardes que la CEDCEAO a été obligée d’aller peaufiner sa copie. Cela n’est pas une surprise quand on sait qu’en réalité cette communauté ouest africaine s’est plutôt focalisée sur la sécurisation des institutions de la transition et non sur la reconquête des trois régions du Nord du Mali. C’est dire que les populations de ces zones occupées devront encore patienter enfin de se voir délivrer de ces bandits armées. Pauvre Mali!
Abdoul Bah
La Mutation 03/10/2012