RECONNAISSANCE DU MERITE Boncana Maïga dit Maestro décoré par le président de la République

En marge de l’édition spéciale 2017 de la Biennale artistique et culturelle, le président de la République a rendu un hommage  aux pionniers de notre Art. Ils sont au nombre de 17 artistes maliens, dont l’inoxydable Boncana Maïga, affectueusement appelé Maestro. Le  président Directeur général de Maestro Sound a été élevé au grade d’Officier de l’Ordre national du Mali.

L’édition spéciale de la Biennale  artistique et culturelle Bamako 2017 s’est déroulée du 24 au 31 décembre 2017. En marge de cette rencontre culturelle majeure de notre pays, le président de la République a décidé de jeter un regard rétrospectif vers les premiers artistes de la biennale. Il s’agit d’hommes et femmes qui ont brillé par leur talent durant les premières éditions de la biennale.

À travers ce geste significatif, le président IBK a magnifié l’excellence et le parcours exceptionnel de ces braves artistes qui ont porté haut le drapeau du Mali partout dans le monde. La cérémonie s’est déroulée le samedi 30 décembre 2017 dans  la salle des Banquets du Palais présidentiel de Koulouba, en présence de nombreuses grandes personnalités dont des ambassadeurs des pays amis du Mali.

En décorant Boncana Maïga, la bibliothèque de la musique malienne, le président de la République a dit ceci : «Boncana, Maestro, tu es une fierté de tous les Maliens. Tu as formé pas mal de grands artistes au Mali et en Afrique. Cette décoration n’est qu’une simple reconnaissance de la patrie pour tes efforts de tous les jours…».

Du côté de l’artiste, la joie était immense. Pour Boncana, la reconnaissance est toujours encourageante. Cette nouvelle décoration magnifie le parcours exceptionnel de Boncana, qui a toujours œuvré pour la promotion de la musique malienne en particulier et celle de l’Afrique en général.

Qui est Boncana Maïga dit Maestro ?

De son vrai nom Boncana Tandagari Maïga, né il y a une soixantaine d’années à Gao, il est fils d’un cultivateur et d’une ménagère. Dès le jeune âge, il fut envoyé au Niger voisin pour des études de comptabilité. Après celles-ci et contre l’avis de sa famille, il crée le «Negro-Band», un petit orchestre avec lequel il signe son retour au Mali en 1960. Ainsi l’aventure commença avec le Negro–Band. Avec son talent, il fut découvert par les autorités qui  l’envoyèrent en formation à Cuba.

En 1973, il rentra de Cuba et restera en chômage pendant une année pour la simple raison que les autorités politiques et administratives venaient de changer (coup d’Etat de 1968). Alors le Maestro décida de rejoindre la Côte d’Ivoire où il y restera pendant plus de 20 ans.

En République de Côte d’Ivoire, il s’occupera successivement de l’Institut  National des Arts comme professeur de musique, Directeur adjoint du Conservatoire de Côte d’Ivoire, puis il montera l’orchestre de la RTI dont il était le chef d’orchestre.

Et c’est précisément en Côte d’Ivoire que le volet formation des artistes a été mis en exergue toutes les nationalités confondues. Parmi les artistes maliens, nous pouvons citer : Nahawa Doumbia, Kandia Kouyaté, Ami Koïta, Abdoulaye Diabaté, Kassé Mady Diabaté, Adja Soumano, Oumou Sangaré, etc. La formation a également concerné des célébrités africaines comme Aïcha Koné, Nayanka Bell, Gadji Cely et bien d’autres.

Boncana Maestro c’est aussi «las Maravillas du Mali» créé à Cuba en 1967, spécialisé dans la musique cubaine. Il est aussi l’animateur vedette de  la chaîne française TV5 de l’émission Stars parade où l’occasion est donnée à tous les artistes africains de s’adresser à des millions de téléspectateurs à travers le monde. Maestro, c’est également «AFRICANDO» où il a réussi à rassembler toutes les sonorités de la musique africaine dans un seul et unique orchestre appelé Africando.

Depuis 2005, Boncana est installé au Mali où il a ouvert son bureau appelé «Maestro-Sound  Mali», une maison de production audiovisuelle et discographique. La dimension sociale de l’artiste musicien, formateur et animateur de télé, fait qu’il est apprécié de tout son entourage. Courtois et disponible à tous égards, il fait du travail une vertu sociale par laquelle tout individu est obligé de passer. D’après lui, «la viande ne doit sortir de la marmite que lorsqu’elle est cuite». Connu de toutes les autorités politiques africaines, il reste humble et sobre en parole.

Son métier de formateur et de créateur d’emploi l’a poussé à créer une émission de téléréalité appelée «Tounkagouna» au cours de laquelle les jeunes artistes sont mis en compétition ; les meilleurs sont primés avec à la  clé un emploi décent. Maestro est marié et père de quatre enfants.

Wassolo