Rébellion au nord du Mali / La psychose des populations

Dans cette entreprise, les rebelles sont prêts à tout, s’attaquer aux symboles de
l’Etat, investir les camps et s’installer à demeure avant que les forces régulières les
en délogent. Qu’ils (les irrédentistes) aient pu tenter le coup ne peut s’expliquer que
par le déséquilibre des rapports de forces.

La possession par les insurgés d’armement lourd dont ne disposerait pas,
probablement, notre armée dont les vaillants soldats n’ont jamais manqué d’audace
est sans doute la plus plausible des explications. Toute chose qu’il faudra corriger
sur le terrain, tout comme la gestion des logistiques dans tous les compartiments,
pour éviter que ne se répète l’attaque du camp d’Aguelhok et ce qu’on a pu y
déplorer. Les envahisseurs disposaient de matériels de pointe et une puissance de
feu dont il faudra doter les forces républicaines partout où des objectifs militaires ou
non pourraient être pris pour cibles.

A Aguelhok, nombreux sont les habitants qui ont quitté la ville pour se mettre à l’abri,
et beaucoup d’entre eux ont pris la direction de Kidal. Parfois interceptés par des
hommes du MNLA, ils ont été fouillés puis se sont entendus dire : « nous savons
que vous partez à Kidal, sachez que nous vous y retrouverons … ». A Aguelhok,
à Kidal, comme à Léré, les populations sont sous le coup de la panique. Selon
des sources contactées à Léré, la population qui avait eu un début de cohabitation
pacifique avec les rebelles, le 27 janvier, parce que ceux-ci ne touchaient pas à la
population civile, a fini par s’en méfier car ce samedi, le constat était amer.

Les nouveaux occupants ont tout simplement suspendu la fourniture d’eau courante
comme pour obliger les populations à partir de la cité, à créer un vent de panique. A
moins qu’il ne s’agisse d’une manœuvre pour faire à la fois diversion ou se
camoufler à la faveur de la débandade que la peur va provoquer. Selon un
fonctionnaire, deux destinations sont prises d’assaut par les habitants de Léré :
Niafunké et Niono à quelques 280 km.

Les populations sont donc désemparées et la seule vue du drapeau malien les
rassurerait.
La Rédaction

Le Républicain Mali 30/01/2012