Younoussi Touré, président de l’URD : « Se pencher très sérieusement sur le fichier électoral »
Le bilan du gouvernement se fera plus tard. On peut prendre un certain nombre de tâches qui nous paraissent prioritaires aujourd’hui. La première des tâches, c’est de préparer les élections 2012 et cette préparation demande que le gouvernement qui sera mis en place se penche très sérieusement sur le fichier électoral et se penche très sérieusement sur les modalités de mise en œuvre du Ravec, puisque le Ravec est censé remplacer l’ensemble des dispositifs qui devrait concourir à une bonne gestion des élections. Le gouvernement doit s’attacher aussi, de notre point de vue, à travailler les textes des reformes institutionnelles pour que l’Assemblée nationale puisse les examiner dans les délais requis, si toutefois ils devraient être soumis au référendum. J’attends de voir d’abord le dossier qu’on va déposer sur le bureau de l’Assemblée nationale. C’est là qu’on verra si les reformes demandées sont fondamentales au point de demander un délai plus long. Ou si ces reformes concernent les actions qui ne touchent pas fondamentalement les articles de fond de la constitution. Le gouvernement doit également faire face à toutes les répercussions des crises qui nous entourent, les conséquences des crises ivoirienne et libyenne. D’abord sur le mouvement des personnes mais également sur les transactions économiques et sociales à l’intérieur de la région.
Boubacar Touré, secrétaire à la communication du RPM : Fichier électoral, où en est-on ? le Ravec, où en est-on ?
D’abord je remercie le journal «Le Républicain» pour m’avoir donné cette occasion de donner mon sentiment. Da cherté de la vie au problème scolaire, les crises sociales qui se succèdent, les manifestations aujourd’hui par rapport à des problèmes en Libye, des marches organisées, on constate que le gouvernement est surpris face à certains évènements, sinon mène des interventions sapeurs pompiers. A moins d’un an des élections, nous ne savons pas quel serait l’instrument sur lequel les élections vont se dérouler. Quand on parle de fichier électoral, où en est-on ? Le Ravec, où en est-on ? Est-ce sur ce fichier temps décrié que les élections vont s’organiser ? Les élections vont-elles s’organiser avec les résultats du Ravec ? Les partis politiques qui ont également une mission de service public dans l’information, l’éducation, la sensibilisation des citoyens qu’on appelle dans la dynamique partisane les militants, et avec la centaine de partis politiques au Mali. Mais nous avons senti une certaine timidité de cette équipe gouvernementale, peut-être volontairement pour nous amener dans un vide constitutionnel avec des conséquences incalculables. A mon avis, la priorité des priorités est que le peuple réussisse à bien manger. L’initiative riz ne devait pas être une initiative pour saupoudrer les choses comme cela a été le cas.
Le temps qui reste pour le président de la République est si réduit qu’aujourd’hui si la cherté de la vie dégage une priorité, si l’éducation est une priorité, si la sécurité est une priorité, la priorité de ces priorités serait, et je le relativise en fonction du temps qui lui reste, de préparer une bonne élection dont les résultats seront acceptés par tous. Une bonne élection veut dire que les gens aillent en élection autour de document clairement présenté. Et le fichier étant essentiel, la nouvelle équipe, à mon avis, en dehors des priorités classiques, doit s’atteler à l’organisation d’une bonne élection en faisant un toilettage clair et net du fichier électoral actuel. Si l’élection doit être autour du Ravec, faire le point du Ravec et informer rapidement les citoyens que les élections se feront à partir du Ravec. Personne ne sait avec précision là où on est avec le Ravec. Et le fichier a été décrié par le président de la République, il y a deux ans. Le président sortant de la cour constitutionnelle l’a dit. Le RPM en son temps a exigé l’audit du fichier et jusque là silence radio. Pour le temps qui reste il faut s’atteler à la consolidation de la démocratie et de l’autorité de l’Etat.
Mountaga Tall, président du Cnid Fyt : la direction du parti a décidé de ne pas commenter
Nous avons tenu la réunion de la direction du parti qui m’a passé comme consigne de ne rien dire. La direction du parti a décidé que nous n’avons pas de commentaire à faire. C’est une affaire qui relève du chef de l’Etat.
Hammadoum Amion Guindo, secrétaire général de la CSTM : « Non à l’assurance maladie obligatoire »
Parler de bilan d’un gouvernement qui a un peu plus de trois ans n’est pas chose facile. Je me contenterai de prendre acte, sinon de constater un certain nombre de réalisations surtout dans les domaines des infrastructures autant sur le plan routier que sur le plan sanitaire et autres équipements. Mais par ailleurs sur le plan économique et social, la situation s’est beaucoup dégradée. En plusieurs endroits, un certains nombre de rapports de vérifications ont prouvé qu’il y a quand même une mauvaise gestion. Sur le plan du front social, il y a une insatisfaction généralisée aujourd’hui.
Il y a lieu, par rapport au nouveau gouvernement, de s’atteler immédiatement à une certaine concertation pour ouvrir un dialogue franc et honnête mais aussi responsable avec la classe politique en général mais aussi par rapport au front social (les organisations syndicales, la société civile). Il est fondamental qu’aujourd’hui que nous puissions être sûr que nous avons un interlocuteur qui dans un délai très limité pourrait nous donner un chronogramme de mise en œuvre d’un certain nombre de décision allant dans le cadre de la satisfaction des besoins exprimés autant par les organisations syndicales que par les politiques, surtout que nous savons qu’il y a beaucoup de revendications. Sur le plan politique, nous notons qu’il n’y a pas de fichier électoral. Nous pensons qu’il est très urgent pour le gouvernement qui serait mis en place de prendre langue avec les partis politiques qu’ils puissent engager un processus allant dans le sens de l’élaboration d’un fichier acceptable dans le cadre des élections de 2012. La marge de manœuvre du gouvernement concernant les revendications, c’est que le Malien est patient mais il y a des limites à cela. C’est à priori notre disponibilité à l’écoute dans un premier temps et aussi il faut que nous sachions immédiatement comment le gouvernement va prendre en charge les revendications des organisations syndicales et surtout un chronogramme bien limité dans le temps pour la résolution de ces problèmes. En ce qui nous concerne, le problème très urgent c’est l’assurance maladie obligatoire. Nous attendons que le gouvernement mette fin immédiatement au prélèvement sur les salaires et les pensions des cotisants. Immédiatement !
Propos recueillis par
Seydou Coulibaly
Le Républicain 01/04/2011