Kinshasa – Le ministre de la Justice de la République démocratique du Congo (RDC) a annoncé mercredi l’ouverture d’une enquête sur le recrutement de mercenaires étrangers, dont des Américains, liés selon lui à l’opposant Moïse Katumbi, probable candidat à la présidentielle.
J’ai donné injonction au PGR (Procureur général de la République, ndlr) d’ouvrir un dossier judiciaire dans l’ex-province du Katanga (…) nous avons la preuve documentée que plusieurs anciens militaires américains qui se trouvent actuellement au Katanga sont au service de M. Katumbi, a déclaré à Kinshasa le ministre de la Justice Alexis Thambwe Mwamba.
Il existe un réseau avec une société basée en Virginie aux États-Unis qui assure le recrutement des mercenaires spécialisés dans la formation, le maniement des armes, comme agent de sécurité, ou garde du corps, a poursuivi M. Thambwe.
Le 24 avril, quatre proches de M. Katumbi, dont un Américain, avaient été arrêtés à Lubumbashi et transférés dans la capitale Kinshasa.
M. Katumbi, ancien gouverneur de l’ex-Katanga (sud-est), est un potentiel candidat à la présidentielle prévue théoriquement avant la fin de l’année.
Manifestement, par rapport aux échéances (électorales) à venir, il y a probablement une démarche qui se prépare, a affirmé le ministre de la Justice, égrenant les noms et les spécialités de sept autres ex-militaires américains et d’au moins deux ex-militaires sud-africains ayant séjourné à Lubumbashi dans des résidences appartenant à M. Katumbi, et précisant que 658 Américains étaient entrés récemment au Katanga.
Moïse Katumbi avait déjà accusé vendredi le pouvoir congolais de chercher à lui nuire, dénonçant des allégations mensongères, faisant état de supposés recrutements de mercenaires étrangers dans l’ex-province du Katanga et de l’existence de camps d’entraînements relayées en boucle jeudi par Télé 50, un média proche du pouvoir.
Passé dans l’opposition en septembre après avoir démissionné de ses fonctions de gouverneur et quitté le parti présidentiel, M. Katumbi, 51 ans, est l’une des grandes figures de la politique au Katanga.
Depuis des mois, le climat politique est très tendu en RDC en raison de l’incertitude liée au très probable report de la présidentielle censée avoir lieu fin novembre.
L’opposition accuse le président Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001 et à qui la Constitution interdit de se représenter, de manoeuvrer pour se maintenir au pouvoir au-delà du terme de son mandat en décembre.
(©AFP / 04 mai 2016 17h36)