RAVITAILLEMENT DU MALI SOUS SANCTIONS CEDEAO-UEMOA : L’option via Conakry et Nouakchott se concrétise

uemoa

Pour faire face aux sanctions imposées par la CEDEAO et l’UEMOA, le gouvernement de la transition a décidé de mettre le cap sur la Guinée, la Mauritanie et l’Algérie pour approvisionner le pays. Pour lier l’acte à la parole, les autorités de la transition viennent de dépêcher une forte délégation ministérielle conduite par SEM Abdoulaye DIOP, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, en République islamique de Mauritanie et en République de Guinée,  successivement les  17 et 18 janvier 2022.

Dans les deux pays respectifs, le patron de la diplomatie malienne était  porteur de message d’amitié et de fraternité du Colonel Assimi Goïta, Président de la Transition, Chef de l’État, à ses pairs de la République de Guinée et de la République Islamique de Mauritanie.

« Au cours des  entretiens politiques de haut niveau et des séances de travail fructueux sur les questions d’intérêt commun, la Guinée et la Mauritanie ont réaffirmé leur solidarité  agissante  et leur  entière disponibilité à accompagner et soutenir le Mali dans ces  moments difficiles et à renforcer davantage les relations fraternelles, toute chose justifiant les décisions des autorités guinéennes et mauritaniennes de maintenir ouvertes leurs frontières respectives avec le Mali », indique le communiqué de presse dont info360.info a eu copie en milieu de journée du 19 janvier 2022.

Selon une source proche de la délégation ministérielle malienne, le ministre Diop et ses collègues ont profité de ces déplacements pour participer à d’importantes séances de travail avec les parties concernées. Elle a également visité des plateformes portuaires des deux  pays d’accueil en vue des nouvelles perspectives économiques et commerciales pour  l’intérêt supérieur des populations maliennes,  guinéennes et mauritaniennes.

Selon les confrères de Studio Tamani, au terme des échanges, les délégations ont exploré les voies et moyens nécessaires pour ravitailler le Mali à partir du port de Conakry. Il s’agit de prendre des mesures immédiates pour convoyer les marchandises maliennes déjà disponibles en Guinée. Cette approche devrait permettre également de créer des conditions pour accueillir les cargaisons et les navires qui sont orientés vers le port de Conakry.

Impact de la nouvelle donne sur le trafic vers la Guinée 

Avant la crise, le Mali était ravitaillé via principalement le Sénégal et la Côte d’Ivoire. La donne va désormais changer.   

 Le Président de la CCIM a rappelé qu’avant l’embargo, « 70% de nos marchandises passent par Dakar et 20% par Abidjan. » Les ports de Conakry, Accra au Ghana, et Lomé au Togo » n’occupaient que 10% », précise Youssouf Bathily.

De ce fait, signale le Président de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali (CCIM), « le trafic malien pourrait basculer de 60%, voire 70% vers la Guinée Conakry». Pour Youssouf Bathily, «c’est la capitale la plus proche et la plus viable économiquement pour les hommes d’affaires maliens ».

Les autorités portuaires guinéennes ont assuré de leur capacité à satisfaire les besoins maliens. Elles expliquent que « le port dispose d’une capacité de stockage de plus de 1.600 conteneurs et d’une surface de 30 hectares ».

Les ports de Conakry et de Nouakchott s’avèrent avantageux pour les opérateurs économiques maliens, expliquent des membres du Conseil Malien des Chargeurs. Ces deux corridors peuvent assurer efficacement l’approvisionnement du pays même si, auparavant, certains opérateurs disaient craindre l’insécurité sur la route de la Mauritanie et déploraient l’état de la route de la Guinée.

Rassemblés par Fabrice Abdoul

Source : Plume Libre