Pour une très bonne vulgarisation de son rapport 2011, Amnesty international Mali a organisé, le 14 mai 2011, une conférence de presse. Animée par Saloum D. Traoré, Directeur Exécutif de Amnesty International Mali, la conférence a été une belle occasion pour mettre en relief les griefs formulés par l’organisation internationale de défense des droits de l’Homme contre le Mali.
Ce sont : les prises et assassinats d’otages par Aqmi, l’absence d’avancée notable dans l’adoption du code de la famille et de la personne et l’existence de la peine de mort, même si le Mali n’enregistre pas d’exécution. Saloum Traoré, chargé de faire l’économie du rapport volumineux de 502 pages, a rappelé qu’au cours de l’année 2010, en ce qui concerne le Mali, Aqmi a intensifié ses actions dans certains pays subsahariens, notamment au Mali. « En septembre, la Mauritanie a présenté ses excuses au Mali pour la mort de deux civils maliens, tués par l’armée de l’air mauritanienne lors du bombardement d’une base d’Aqmi », indique le rapport dans la rubrique « contexte ».
Il rappelle qu’en octobre 2010, le Président Amadou Toumani Touré a demandé aux pays sahariens de renforcer leur coopération dans la lutte contre Aqmi. Sous la rubrique « Exactions perpétrées par des groupes armées », il a rappelé la question des otages, en indiquant les 7 otages enlevés et libérés en Mauritanie et au Niger, la libération de Pierre Camatte et le cas de Michel Germaneau exécuté par Aqmi en Juillet. Il a aussi mis un accent particulier sur l’enlèvement de deux Maliens en août 2010 à Kidal. Selon le rapport 2011, l’un d’entre eux, membre des forces de sécurité, a été relâché quelques jours plus tard. Mais, Sidi Mohamed Ag Chérif, un guide connu sous le nom de Merzuk, qui travaillait pour les douanes, a été tué deux jours après son enlèvement. Le Rapport 2011 est aussi revenu sur l’enlèvement à Arlit, dans le nord du Niger et le maintien en captivité par Aqmi dans le nord du Mali, en septembre 2010 de sept personnes de nationalité française, togolaise et malgache, employées par Areva et Satom, deux entreprises françaises.
« L’organisation a demandé, en échange de leur libération, une importante rançon et l’abrogation de la loi française interdisant le port du voile islamique », indique le rapport 2011. En ce qui concerne le Projet de loi relatif au Code des personnes et de la famille, le rapport estime qu’il avait suscité la polémique en 2009 et a été réexaminé par des commissions de l’Assemblée nationale. « Aucun vote n’avait eu lieu à la fin de l’année », indique le rapport. Quant à la Peine de mort, le rapport note qu’ « aucune avancée n’a été enregistrée en vue de son abolition ». Il rappelle qu’un avant-projet de loi en ce sens avait été proposé par le gouvernement en 2007, mais son examen a été de nouveau ajourné par l’Assemblée nationale. « Treize personnes ont été condamnées à mort au cours de l’année, mais aucune exécution n’a été signalée », indique le rapport.
Assane Koné
Le Républicain 17/05/2011